vendredi 15 février 2008

"Cher Veltroni, cher Bertinotti chers dirigeants du centre gauche..."

Depuis quelques semaines un climat nauséabond (qui n'a rien à voir avec le scandale des ordures de Naples) se répond en Italie en particulier contre les droits des femmes. Cette campagne a été lancé par Giuliano Ferrarra, le directeur du quotidien de droite Il Foglio (et ancien dirigeant des Jeunesses communistes dans les années 60/70, puis ancien socialiste craxien passé, comme beaucoup, du côté de Berlusconi...) a lancé une campagne demandant un "moratoire sur l'avortement", sur le modèle du moratoire sur la peine de mort adopté par l'ONU en décembre à l'instigation du gouvernement Prodi. Cette campagne "prolife" a été soutenu à plusieurs reprise par l'Église catholique, depuis peu par Berlusconi lui même et, malheureusement, par quelques dirigeants du Centre gauche issus du courant catholique. Les dirigeant du Centre gauche et de la Gauche a priori laïc se distinguent par la faiblesse de leurs réactions.

Le journal Micro mega vient de lancer une pétition interpelant les dirigeants de gauche à ce sujet et qui en quelques heures a déjà rassemblé plusieurs milliers de signatures.

Voici le texte de cet appel traduit et diffusé en France par l'association "Cercle 25 avril":

« Cher Veltroni, cher Bertinotti chers dirigeants du centre gauche, Ca suffit!"

L’offensive cléricale contre les femmes – souvent une véritable croisade bigote – a atteint des niveaux intolérables (suite aux moratoire sur l’avortement proposés par le journal de droite Il Foglio et reprise par les milieux catholiques et par Berlusconi NDT). Mais est également intolérable le manque de réaction des formations du Centre gauche qui apparaît souvent comme de la condescendance, avec la proposition obscène de « moratoire, sur l’avortement » qui traite les femmes comme des meurtrières et des bourreaux, ainsi que la récente injonction (des obstétriciens des hôpitaux romains NDT) de ranimer des fétus ultra prématurés y compris contre la volonté de la mère ( malgré la quasi certitude de malformation très graves). Les corps des femmes sont redevenus des choses, terrain d’affrontement pour le fanatisme religieux, objet sur lesquels exercer le pouvoir. Le 24 novembre dernier 100 000 femmes –complètement auto organisées – ont remplis les rues de Rome pour dénoncer la violence exercé sur les femmes par une culture patriarcale qui a du mal à mourir. Ces agressions cléricales et bigotes sont les dernières, et les plus sournoises, formes d’une même violence, masquée par l’arrogance hypocrites de la « défense de la vie ». Il ne suffit plus, cher dirigeant du centre gauche, de se limiter à dire que "la loi 194 on y touche pas!". Celle-ci est déjà remise en cause dans les faits. Nous exigeons de votre part une position claire et sans appel, qui condamne sans hésitation toutes les tentatives – de quelques chaires elles proviennent – de mettre en danger l’autodétermination des femmes si durement acquise : notre droit à dire le premier et le dernier mot sur notre corps et sur nos grossesses.

Nous exigeons donc que nos programme (pour qu’ils soient aussi les nôtres) soient explicite : si la loi 194 a besoin d’une révision, c’est celle d’éliminer l’objection de conscience, qui empêche toujours plus dans les faits d’exercer notre droit. La pilule RU 486 doit être rendue immédiatement disponible dans toute l’Italie, pour que à un drame ne s’ajoute pas une souffrance désormais évitable. Il faut rendre simple et rapide l’accès à la pilule du lendemain après et avec une série de campagne de contraception dès le collège. Il faut introduire l’enseignement de l’éducation sexuelle dès l’école primaire. Doivent être réalisés des programmes culturels et sociaux en soutient aux femmes immigrés, renforcer les normes et les services de tutelle de la maternité (dans le cadre d’une politique capable d’éradiquer la plaie du travail précaire).

Ce sont pour nous des valeurs non négociables et sur lesquelles nous ne sommes pas disposées à faire des compromis. »

Premières signataires:
Simona Argentieri, Natalia Aspesi, Adriana Cavarero, Isabella Ferrari, Sabina Guzzanti, Margherita Hack, Fiorella Mannoia, Dacia Maraini, Alda Merini, Valeria Parrella, Lidia Ravera, Elisabetta Visalberghi

Pour signer l’appel : www.firmiamo.it/liberadonna

Pour contacter l’association 25 avril : cercle25avril@yahoo.fr

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