lundi 20 octobre 2008

Italie : le retour de la Gauche?


Cet automne marquerait-il un retour de la gauche en Italie après la débâcle électorales du printemps qui a vu les partis se réclamant de la gauche, et en particulier les partis communistes, éliminés du parlement.C’est ce qu’espèrent ses militants après la grande manifestation du 11 octobre et la grève générale et les manifestations du 17 octobre.
Cet été les congrès des deux partis communistes, mais aussi sur un autre plan le succès de la pétition Communistes, commençons par nous , avaient révélé la forte aspiration au maintient d’une force communiste et à l’unité des communistes en Italie. Tant au congrès du Pdci qu’à celui d e Rifondazione (PRC) fut rejeté la perspective de la création d’une force de gauche, la gauche arc en ciel, où le courant communiste ne serait, pour reprendre les mots de Fausto Bertinotti, qu’un « courant culturel ». Et dans l’un et l’autre parti cela se fit en rupture avec le leader charismatique : en douceur au Pdci, où le maintenu secrétaire général, a définitivement rompu avec le fondateur Armando Cossuta engagé dans le refondation de la gauche, et dans la douleur à Rifondazione, ou le congrès s’est déchiré, en rejetant les "bertinottiens", qui se présentait autour de Nichi Vendola, dans l'opposition et en élisant un nouveau secrétaire, Paolo Ferrero.

La manifestation du 11 octobre, initiée principalement par le PRC et le Pdci, mais aussi des Verts, a rassemblé entre 100 000 et 200 000 personnes dans les rues de Rome, sous une nuée de milliers de drapeaux rouges marqués de la faucille et du marteau. Cette manifestation était marquée par la présence de nombreux jeunes et de militants du mouvement associatifs et syndical, en particulier de la FIOM, le grand syndicat des métallo mais aussi de « l’Italie des valeurs »
Une manifestation diverse donc, mais à très forte coloration communiste. Et qui révèle l’aspiration grandissante à l’unité parmi eux. En témoigne les protestations qui accompagnèrent la présence de Fausto Bertinotti qui venait de parler peu de temps auparavant du « communisme indicible »; mais plus encore les réactions aux discours des orateurs : ainsi en réponse à Ciro Argentino, qui invitait les communistes à l'unité, toute la place a lancé d’un seul cri : "uno! uno! un partito!" (Un seul,un seul, un seul parti !)
Cette unité pourrait se matérialiser au moment des élections européennes, ou l’instauration d’un barrage électoral par le gouvernement Berlusconi, qui vise à réduire le pluralisme politique au nom de l’efficacité, pousse à l’agrégation des forces communistes. Les déclarations des dirigeants des deux partis montrent que cela évolue aussi dans la majorité du PRC qui était jusqu’à présent plus réservée.

A la grève du 17 octobre ont participé environs deux millions de salariés et près de cent mille personnes se sont retrouvées, en dépit de pluie, à la manifestation de Rome à laquelle le PRC et le Pdci avaient adhéré. Il s’agit, d’après les organisateurs (RdB-Cub, Cobas et Sd, des organisations syndicales dites « de base », indépendantes du syndicalisme confédéré et très implantés dans les services publics), "de la plus grande démonstration de l'histoire du syndicalisme de base en Italie", avec beaucoup d’étudiants, de professeurs, de parents etc.

Ces évènements montre que c’est hors du parlement et des grandes confédérations syndicale que s’organise la résistance.
On l'a constaté autour de la défense des Roms, contre la chasse aux immigrés, etc. Ce réveil des mouvements sociaux et des partis communistes permettra-t-il d’engager une véritable contre offensive contre la politique d’une droite italienne en voie de fascisation?
Au de là de l’unité du courant communiste c’est bien l’enjeu pour tous les progressistes en Italie et en Europe.

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