Un article fort interressant de Khaled Satour sur le contexte de l'intrevention française au Mali
Avec l'intervention
de l'armée française à sa frontière méridionale et la sanglante prise d'otages
opérée sur son territoire, dans la base de Tiguentourine, l'Algérie est happée
pour la première fois de façon directe dans l'engrenage d'enjeux géostratégiques
de portée internationale. Des deux événements, c'est de loin l'action militaire
de la France au Mali qui revêt l'importance la plus grave, pour deux raisons au
moins.
La première est que
l'Etat malien va disparaître pour de bon, quels que soient les simulacres
institutionnels qu'on ne manquera pas de lui dédier dans les mois à venir. Bien
que les Français prétendent le contraire, le Mali, "retenu" pour
servir de marchepied au projet néo-colonialiste au Sahel, est pour l'heure
perdu pour les Maliens, toutes appartenances confondues. La présence française,
légitimée par la mise en scène impériale des visites de François Hollande à
Tombouctou et à Bamako, est appelée à se pérenniser. Elle recevra sans doute le
renfort d'une implantation, plus ou moins déclarée, des forces armées d'autres
grandes nations de l'OTAN flanquées de leurs logistiques diverses. Perdues
aussi, cela va sans dire, les matières premières dont le sous-sol du pays
regorge car les forces françaises sont au Mali la tête de pont de la prédation,
l'avant-garde de l'afflux accéléré des investisseurs dont rien ne pourra
entraver l'accaparement total des richesses du pays.
La seconde raison
est que le spectacle de tous ces Etats d'Afrique occidentale, renouant avec les
servitudes coloniales et faisant dans un même élan à l'ex-puissance occupante
l'apport de leurs contingents, augure d'une reprise en main sur le terrain par
la France (pour le compte du camp occidental dans son ensemble) de la
supervision stratégique et économique de la région. Il fallait donc croire sur
parole l'actuel président français quand il s'engageait à renoncer aux méthodes
de la Françafrique : c'est un retour à l'Afrique française qui a sa préférence...
la suite de l'article sur le blog contredit
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