jeudi 17 mai 2007

Faut-il des députés communistes?

Cette question un peu provocante renvoie à un message d'Osémy sur son blog "une représentation du peuple" qui a donné lieu à un petit débat...

La question de notre présence parlementaire est effectivement une question qu’il faut se poser. D'abord parce que au vue des résultats électoraux elle ne va pas de soit mais aussi parce que pourrait se poser la question de l'utilité réelle d'une participation parlementaire dans un parlement rabaissé par un présidentialisme accentué depuis qu'il y a concomitance entre élection du président et des députés.

J’en profite pour rappeler que quoi qu’il arrive il restera un groupe communiste au Sénat dont il sort, comme travail parlementaire, des choses d’une qualité souvent supérieure à ce qui peut sortir de ce qui reste du groupe communiste à l’Assemblée (si on peut appeler ça encore un groupe cela ressemble plus à une amicale de députés communistes qu’à un collectif de travail, mais bon…)

Bien sur dans le système de la cinquième république, le poids des députés d’opposition, a fortiori d’un groupe minoritaire, est très faible. Néanmoins la constitution d’un groupe offre quelques point d’appui pour l’intervention politique : la possibilité d’obtenir un temps de paroles significatif dans les débats, d’avoir des postes en commission, et donc de connaître et de travailler en amont les textes soumis au parlement. Ce n’est pas complètement indifférent pour l’action d’un parti politique qui n’est pas qu’un parti d’opinion. Je me souviens de quelques batailles d’obstruction épiques dans lesquels les députés et sénateurs communistes (et leurs collaborateurs) avaient mené un travail remarquable qui une fois au moins (lors de la discussion sur la réforme de la loi Falloux) a permit de repousser le texte de loi.
En outre laisser le monopole de l’opposition et de l’intervention politique, au parlement au moins, au PS me parait peu souhaitable.

Au-delà de la question de la constitution d'un groupe parlementaire, la question d’élire un député communiste n’est absolument pas neutre pour les habitants de sa circonscription (comme soutient aux luttes et au combats populaires…)…

L’autre question, même si elle est plus boutiquière, celle des moyens que donne un groupe n’est pas secondaire : nous sommes une organisation politique, et pour élaborer une pensée autonome, travailler des dossiers porter des propositions les moyen en argent et en hommes, qu’offre un groupe ne sont pas négligeable.
En 1958 le PCF perdait la plupart de ses Députés et la conséquence directe en fut la disparition de la quasi totalité de la presse communiste…

On voit aussi comment cette question est crucial, du moins pour la direction du parti, au vue de l’actuelle faiblesse du PCF : avoir un groupe c’est avoir une existence politique plus importante que celle que nous permettrait d’espérer notre score au présidentiel, c’est assurer une certaine survie en tant que parti national… et il ne faut pas habituer les gens à note disparition de tout les centres de pouvoir.

Donc un groupe communiste oui, mais quel genre de groupe communiste ?
Un groupe porteur collectivement de la politique des communistes ou des députés électrons libres qui n’ont d’autre référence que leur propre choix au nom de l’onction du suffrage universel (comme c’est trop souvent le cas aujourd’hui…)?
La réponse est dans la question et élire des députés communistes, quelques soient leur qualité par ailleurs, qui à la première occasion soutiennent José Bové ne me motive pas beaucoup à agir pour leur réélection.

Alors oui il faut voter pour l'élection de députés communistes et tout faire pour qu'ils puissent constituer un groupe parlementaire. Car nous, les communistes, les syndicalistes, les salariés, les citoyens qui rejettent la domination sans partage des critères du profit, ceux qui subissent l'arbitraire et la marginalisation, nous avons tous besoin de gagner du temps, de construire des lignes de défenses qui nous permettent pied à pied d'organiser la résistance contre l'offensive de grande ampleur des forces de la bourgeoisie.
Dans ce contexte défensif la constitution d'un groupe communiste pourra s'avérer un point d'appui précieux...

11 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour,

Je viens de découvrir ton bloc-notes en parcourant celui de La Louve et c'est donc mon premier message :-)

Maintenant pour ce qui est de la présence de députés communistes, je pense que celle-ci est utile, car elle permet d'avoir un « point d'appui » parlementaire. Certes, cette présence est loin d'être fournie, mais étant donné la situation actuelle de notre parti, il serait pour le moins malvenu de faire la fine bouche...

Pour espérer sauver ce groupe, il ne faut pas avoir d'états d'âme et faire jouer à plein de ce qui nous reste de « proximité » avec le PS. Pour ce faire, il me semble important de dissocier tactique et stratégie politiques : si les sociaux-démocrates bourgeois peuvent nous servir à quelque chose, n'ayons surtout pas d'orgueil mal placé et utilisons ce levier pour garder notre groupe parlementaire.
D'ailleurs, il me semble que c'est ce à quoi s'attèle MGB et en cela je lui donne totalement raison.

Cela dit, un certain nombre de nos candidats à la députation sont de fieffés renégats qui n'ont de « communistes » que de nom (je pense à la clique du troupeau bêlant Bovésien), mais toujours sous l'orée de cette dissociation entre tactique et stratégie politiques, mettons de côté temporairement les divergences et utilisons ces « communistes » de la même manière que les sociaux-démocrates du PS peuvent nous servir.

Ensuite selon la formule de Marx, il faudra bien un jour « régler nos comptes avec notre conscience d'autrefois » et notamment avec ceux qui l'incarnent au sein de notre parti.
Cependant ce nécessaire réexamen critique doit se faire ex post et la tenue du prochain Congrès extraordinaire en sera sûrement l'amorce...

Fraternellement,

Michel
(PCF)

@Caius a dit…

oui... Aujourd'hui il semble que différencier tactique et stratégie soit presque impossible pour les "nouveaux-communistes" (comment s'étonner quand on disait il y a peu encore "notre choix de participer aux gouvernement est un choix stratégique (!)..."etle pire c'est que je crois que c'était la réalité : il n'avait pas d'autres stratégies que ce choix contingent et tactique...)

Je partage presque mot à mot le contenu de ton message et ton point de vue sur la question (et dire que ce discours relativement basique est presque inintelligible dans la gauche d'aujourd'hui...)

Anonyme a dit…

La Gauche patauge en pleine idéologie, entendue dans son sens marxiste du terme.

Un des aspects les plus révélateurs de ce voile idéologique, c'est l'assimilation entre antilibéralisme et anticapitalisme.

Sans jeu de mot aucun, les antilibéraux ne sont pas anticapitalistes et c'est bien là l'impasse de la Gauche.

En effet, il est très symptomatique de constater que presque aucune formation dite « antilibérale » (et j'y inclus, à mon grand dam, le PCF) n'ose prononcer le mot de socialisme : ce terme est devenu pratiquement pestiféré, à mettre avec empressement sous le boisseau, voire criminalisé.

Mais si l'on se pose comme « antilibéral », c'est pour faire quoi ? construire quoi ? avec qui ? quelle est réellement l'alternative proposée ?
De tout cela, silence radio.

Les chantres de l'antilibéralisme évoquent de manière fumeuse on ne sait quelle « visée », « transformation », « mouvement du progrès », etc.
L'antilibéralisme, c'est du porno sans sexe.

Ce magma informe antilibéral dans lequel on retrouve, pêle-même, des écologistes, des activistes de la décroissance, des trotskistes, des gauchistes, des ultra-gauchistes, des communistes « unitaires » rénovateurs (il a bon dos le « rassemblement » des forces antilibérales...) et j'en passe, ce beau monde unis sous la bannière de l'antilibéralisme, tout ceci n'est que de la simple posture sémantique afin de se démarquer de la Droite (c'est bien le minimum syndical) et reste aussi éloigné du combat anticapitaliste que ne l'est TF1 d'avec la culture.

J'en veux pour preuve, le recours à la version gauchisée de la Taxe Tobin, présentée par ses promoteurs (en premier lieu ATTAC) comme LE porte-étendard de la lutte antilibérale :-)
Pfff... là, je crois que l'on atteint le niveau zéro : mais quelle ânerie !

Déjà dans les années 70, la Commission Brandt avait proposé de taxer le commerce des armes et d'en redistribuer le revenu.
L'on voit bien le caractère vicié et pervers d'une telle mesure(tte) : plus le commerce des armes est florissant... plus les revenus de la taxation augmenteront...
La belle affaire !
La racine du problème, elle, est toujours là et restera bien là...

Le courant antilibéral n'est qu'un énième avatar de Mai 68, du réformisme bourgeois « à la Duhring » comme aurait dit Engels en son temps. Sauf que les Duhring d'aujourd'hui portent les noms de Négri, Illich, Husson ou même malheureusement Sève et Boccara (au moins Herzog, lui, a quitté le PCF).

Le philosophe marxiste Michel Clouscard dans une approche audacieuse et éminemment critique, bien loin de celle de « marxistes de salon » patentés, a magnifiquement analysé cette nouvelle version de l'idéologie antilibérale.
À lire sans modération.

Enfin pour conclure sur une note légère, j'ai regardé hier soir « l'antilibérale » (carriéro-arriviste) Clémentine Autain sur France 2 : honnêtement, je mes suis demandé si je ne regardais pas les Guignols...

Et pourtant, j'ai bien vérifié les piles de ma télécommande :-)

Fraternellement,

Michel
(PCF)

@Caius a dit…

Je partage en gros la critique des anti libéraux. il est clair que l'absence de toute référence au "socialisme" (quand pourtant cette référence refait surface, même de manière un peu brumeuse, par exemple, en Amérique latine) montre le degré de vide conceptuel dans lequel le débat "à gauche" s'est englué...
Par contre je ne partage pas cette mise dans le sac de gens comme Sève (dont le travail toujours en cours sur la dialectique me parait intéressant et ne lachant pas ,justement, sur le contenu, même si nous savons comment il a aussi pensé une certaine liquidation) ou Boccara dont l'intérêt des travaux et de la pensée reste immense de mon point de vue (la rupture avec Herzog n'est d'ailleurs pas un hasard) même si aujourd'hui sa pensée tourne en rond autour de quelques recette en fin de compte réformiste et coupées des réalité politiques (mais il y a de beaux restes...)

Anonyme a dit…

Je sens que nos discussions vont être fructueuses :-)

Sans aucun doute, Lucien Sève est une grande figure du matérialisme dialectique dont il a contribué à réévaluer brillamment la problématique au contraire, par exemple, de Louis Althusser qui n'y voyait, lui, qu'un indécrottable résidu d'humanisme théorique idéaliste.
Les deux mamelles du marxisme sont le matérialisme historique et le matérialisme dialectique. En ce sens, le travail de Sève sur ce dernier est salutaire.

Simplement et tu fais bien de le rappeler, « [...] il (Sève) a aussi pensé une certaine liquidation [...] ».

En effet, ne perdons pas de vue que Sève a été en 1976, lors du 22e Congrès, l'artisan de l'abandon d'une des notions centrales du marxisme, bien loin de la vulgate distordue qu'on veut bien en faire : la dictature du prolétariat.

Il est d'ailleurs assez amusant de constater qu'à cette époque Sève, le « matérialiste dialecticien », s'était attiré des foudres mémorables de la part d'Althusser, le « matérialiste non-dialecticien » — toutes proportions gardées — au sujet de cet abandon et Althusser ne s'était pas gêné pour qualifier la direction du PCF « d'analphabète » et le parti de n'être plus qu'un « voyageur sans bagage théorique ».

La leçon que j'en tire est celle d'une double défaite : celle de Sève et d'Althusser.

Le premier, par trop obsédé par l'antistalinisme, est devenu au fil du temps un réformiste politique, un « marxiste de salon » qui a maintes fois écrit (il faut le dire) que la disparition du PCF ne le gênerait pas plus que cela.
À ce titre, sa position contre une candidature PCF pour la présidentielle est très symptomatique. Enfin, Althusser se perdant dans son « matérialisme aléatoire » a tronqué l'un des fondements essentiels du marxisme.

En ce sens, je dirais que nous ne sommes pas sortis du stalinisme et paradoxalement l'union politique à tout prix avec le PS en est un exemple frappant.
Le Programme Commun a été voulu par des staliniens notoires du PCF; voulaient-ils se racheter une virginité et une respectabilité politiques devant la concurrence de plus en plus forte du PS ? Peut-être.
N.B : N'oublions pas que dès les législatives de 1973, les résultats électoraux du PS sont aussi importants que les nôtres. En 1978, il nous dépasse.

En tout cas, ce n'est pas une « simple » alliance électorale qui s'est nouée avec le parti de Mitterrand ; il s'est dessiné, au fur et à mesure du temps, un véritable arrimage idéologique social-démocrate et l'abandon de la notion de dictature du prolétariat orchestrée par Lucien Sève, sous couvert de déstalinisation ou de « modernité », en a été le point de départ.

Les étapes suivantes (abandon de la référence au marxisme, à la classe ouvrière, etc.) n'ont été que des avatars de ce processus de fond. Ainsi, Robert Hue et plus généralement ce qu'on appelle les rénovateurs/refondateurs (la belle affaire...) ne sont que des continuateurs et en rien des initiateurs, tant s'en faut !


Enfin pour Paul Boccara, « le plus grand marxiste après Marx », j'en parle d'autant plus volontiers que j'ai suivi ses cours à la fac. J'ai beaucoup de respect pour Bocarra, mais des critères sociaux de gestion (la VA/C), de la sécurité emploi formation, de sa redéfinition à peine masquée d'une taxe Tobin gauchisée, honnêtement qu'en restera-t-il ?
Je ne sais pas...
Là aussi comme pour Sève, l'examen critique doit se faire. Et il doit se faire d'ailleurs à l'adresse de toute une génération.

Enfin pour conclure, notre situation actuelle est charnière.

D'un côté, nous sommes un cadavre électoral, mais de l'autre, nous avons la possibilité historique, si l'on en a le courage et l'audace, de sortir enfin du stalinisme en rompant précisément avec la pensée réformiste sociale-démocrate (couper les ponts définitivement avec le PS et le magma actuel antilibéral) pour se donner l'objectif d'une réappropriation du marxisme comme substrat de notre théorie pratique/pratique théorique, d'une réappropriation du combat révolutionnaire et émancipateur pour le socialisme, ces deux éléments étant l'essence même du PCF.

Comme l'on dirait en matérialisme dialectique, allons-nous réussir notre passage de la quantité à la qualité ?
Allons-nous réussir la nécessaire action réciproque ?
Il faut l'espérer.

Dans le cas contraire, je crois que c'en sera fini du PC.

Fraternellement,

Michel
(PCF)

@Caius a dit…

merci pour cette contribution...

Je ne suis pas un fin connaisseur de l'oeuvre de Sève et sans doute moins encore de celle d'Althusser (mais je vois bien les impasses dans laquelle les travaux de ce derniers ont conduit et d'ailleurs ils sont où aujourd'hui les althussériens : les Balibard? les comtes sponvilles?... ) et paradoxalement (mais en fait non) Sève aussi liquidateur de l'organisation et de concepts communistes qu'il soit, me parait aujourd'hui plus porteurs de renouveau (pas de pensée révolutionnaire sans dialectique ;-) et c'est pour ça que Gramsci est grand...)Il faut dire qu'il a le grand avantage sur Althusser d'être toujours vivant...

Sur la dictature du prolétariat, tu reprend la critique Althussérienne, et bien sur impossible de reprendre le débat quand on ramène le concept à sa seule expression phénoménologique dans la construction du "socialisme réel". Néanmoins outre que Gramsci a précisé par le concept d'hégémonie les mécanisme qui permette d'assoir une véritable domination de la classe ouvrière, les mutation de la classe ouvrière, l'élargissement du salariat exige de poser autrement le problème de la mise en cause de la "dictature" bien réelle de la bourgeoisie... (sans compter qu'en terme politique le but n'est quand même pas de faire moins bien que la démocratie libérale...)

Sur Boccara ("le plus grand marxiste depuis Marx", voilà une phrase qui prouve que tu le connais bien ;) ) : certes ces travaux ont largement été utilisés pour justifier ici l'ouverture du capital là la privatisation. (jeme souviens d'articles dans l'Huma..) néanmoins pour l'avoir un peu fréquenté on ne peut qu'être impressionné par sa créativité (qui n'est certes aujourd'hui que le reflet de son illustre passé...)et sa profondeur d'analyse... le problème c'est qu'il a passé son temps à faire le vide autour de lui , qu'il ne publie pratiquement rien de notable depuis des années, qu'il a trop longtemps joué le rôle de conseiller du prince se satisfaisant de petites victoires sur des formulations, bref qu'il a été incapable de conceptualiser rigoureusement des avancées théorique, qui ont donc été retournées dans un sens complètement droitier et liquidateur.

bon je pourrai développer...

a plus

Anonyme a dit…

Bonsoir,

D'accord avec toi sur le « glissement » (tolérés ou non) des apports théoriques de Sève et Boccara.
Cela dit, je me méfie de la prétention de certains auteurs marxistes (en l'espèce ici surtout Boccara) à vouloir « dépasser » Marx.

À ce titre, la lecture de Histoire et conscience de classe de Lukasc et notamment le chapitre « Qu'est-ce que le marxisme orthodoxe ? » est essentielle et très éclairante.

Par exemple pour ce qui est du matérialisme dialectique, Marx et Engels n'ont pas voulu « dépasser » Hegel, ils l'ont brillamment approfondi, développer, c'est une nuance fondamentale.

D'ailleurs dans Dialectique de la Nature, Engels parle abondamment de « loi de Hegel ».

Et l'on pourrait multiplier les exemples dans le corpus marxiste !

Michel
(PCF)

Anonyme a dit…

Quelle est la limite entre compromis et compromission ? Faut-il craindre de perdre quelques élus, pour pouvoir assumer notre idéal ? En 1920, combien de députés sont restés chez les minoritaires sociaux démocrates de la SFIO ? Tous ! Ah bon ! pour sauver leurs sièges, ils ont préféré rester dans ce parti belliciste et colonialiste, plutôt que rejoindre la construction majoritaire d’un parti pacifiste et révolutionnaire, intéressant ! L’histoire et elle seule, nous apprend.
Foin des élus et de leurs places au chaud, égalité entre camarades, droit pour tous à la parole et au respect, participation sans tricherie de sur-représentation au congrès, obligation pour ceux qui se nomment refondateurs, unitaires de présenter non leurs noms, mais des textes d’orientation précis sur lesquels nous pourront alors voter en toute transparence.
Vive le Congrès.
Vive le Communisme.
Vive l’idéal.
Vive l’utopie.
Salut fraternel à tous.
Le Renard Rouge

@Caius a dit…

salut à toi Renard Rouge pour ta première intervention et merci de ton message

Anonyme a dit…

Prenons les choses du côté dialectique et à la lumière de cette maxime de Thorez : « le parti se renforce en s'épurant ».

Eh bien cette fois, c'est le vote des français qui nous y a conduit une première avec le résultat de la présidentielle et il nous y mènera une seconde fois avec ceux des prochaines législatives.
Ne nous faisons aucune illusion.

Je reste persuadé que le congrès extraordinaire sera un tournant capital pour le PCF : soit il renoue sans ambages avec l'esprit de Tours, se réapproprie avec audace la praxis théorique marxiste-léniniste et le combat révolutionnaire, soit il disparaîtra.

Notre sort est entre nos mains.
Alea jacta est.

Fraternellement,

Michel
(PCF)

@Caius a dit…

cher Michel
hum... je ne suis pas très sur qu'il suffise de "renouer", même sans ambages, "avec l'esprit de Tour", pour empêcher la disparition d'un parti communiste en France...
comme je ne crois pas qu'être "marxiste-léniniste" (à supposer qu'il faille ainsi nommer notre "théorie de la praxis" ) nous garantisse un quelconque avenir radieux...

Et le problème n'est précisément pas de purifier le parti parce que le parti auquel tu te réfère, à mon sens, n'existe plus et qu'il n'y a donc plus rien à purifier...
(je n'ai pas dit qu'il n'y avait rien à sauver...)
Refonder un parti communiste en France me parait l'objectif historique auquel nous sommes confronté, et cela ne se résoudra évidemment pas avec un congrès, aussi bon soit-il (je n'attend au mieux que des améliorations, pas obligatoirement négligeables, mais pas à la hauteur de l'enjeu de toute manière).
D'un certain point de vue, on peut souhaiter que le mort relâche son empreinte sur le vif, mais il est à craindre que nous nous ne survivions alors qu'à l'état de secte...
En fait une refondation qui a une petit chance de commencer à réussir, dans l'état actuel, doit rompre avec l'actuel tentative d'exclure a priori tel ou tel courant issu du mouvement communiste (et on est souvent l'orthodoxe ou le liquidateurs de quelqu'un...) non pas par œcuménisme, mais parce que je suis sur qu'aucun de ces courants ni n'offre d'alternative crédible, ni n'a complètement tort... cela ne veut pas dire que la refondation doivent être sans contenu et bien sur on ne pourra mettre tout le monde d'accord sur les objectifs d'une force communistes. Le problème c'est que par rapport à Tour nous n'avons pas de comintern ni de conditions d'adhésion...