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dimanche 14 juin 2009

Après les élections européennes



Je ne reviendrai pas sur les élections en France dont le principal enseignement reste la très faible participation, surtout des jeunes, des ouvriers et des employés. Le "Front de Gauche" progresse très légèrement sur le score du PCF en 2004, passant de 2 à 4 députés

Juste quelques remarques sur les scores des autres partis de tradition communiste en Europe.
Le parti communiste grec, le KKE, est autour des 8,75 %, en léger recul par rapport aux européennes de 2004, mais au dessus de leur très bon score des législatives de 2007. Il reste la troisième force derrière le Pasok et Nouvelle Démocratie et ce malgré de la présence d'une liste "concurrente" de gauche, Syriza, pour qui les sondages promettaient il y a quelques mois monts et merveilles et qui reste à 4,7%, en dessous de leur score des législatives, et de l'émergence des Verts (là aussi les sondages les mettaient devant le KKE, il sont avec 3.49% derrière Syriza).
Au Portugal, l'alliance CDU entre PCP et vert a légèrement progressé à 10.66%, mais c'est le Bloc de Gauche (fusion de trois organisation d'extrême gauche en 79) qui créé l'évènement en passant devant le CDU avce 10,73% et qui passe de 1 à 3 eurodéputés. Parallèlement le PS fait un mauvais score.
En Tchéquie, avec 14,18 %, le KSCM reste le troisième parti tchèque en améliorant son score des législatives de 2006 (12,85 %) mais recule sur les européennes de 2004 (plus de 20 % et 6 députés).

Les exemples portugais, grecque et tchèque (et aussi de l'AKEL à Chypre) sont intéressants et ont au moins un point commun : ils s'agit de trois (ou quatre) partis communistes nationaux, qui n'ont jamais rompus le fil de leur histoire en tant que partis communistes et dans leur rapport avec leur peuple.
Cela prouve aussi que des partis communistes non rénovés/refondés/mutés/dépassés, maintiennent pour le moins des positions significatives (même si en recul net par rapport à leur période de gloire, sauf l'AKEL mais dont la situation est dominé par la question nationale). Remarquons que les trois autres partis qui avaient des caractéristiques similaires aux partis précités, le PCF, le PCI et, à un moindre niveau, le PCE, plus ils ont muté plus ils sont en difficultés! Et à cet égard, c'est celui qui, malgré tout, n'a pas complètement rompu le fil de son histoire communiste, le PCF, qui s'en sort le moins mal. Je reviendrai de manière plus approfondie sur le score de la liste des communistes unis en Italie, qui ne réussit pas à passer la barre des 4% et perd toute représentation parlementaire européenne... tous comme les bertinotiens scissionnistes qui se présentaient avec les verts et les socialiste dans la liste Sinistra e libertà...

Aucune des expériences d'organisation post communiste ne peut faire la preuve d'une réussite politique durable et significative. Quant au bloc de gauche au Portugal (dont l'émergence n'empêche pas la progression de la coalition autour du PCP), il n'est pas de tradition communiste et par certains côté est plus proche du NPA que des communistes social-démocratisés à la Syriza.

Mais je pense que la situation grecque ou portugaise est inatteignable à court terme en France, compte tenu de tout ce qui a été détruit dans le PCF. Il ne suffit pas d'avoir une ligne juste pour progresser ou retrouver des scores significatifs: une fois que des fils ont été rompus avec le peuple et la classe ouvrière, cela est difficile et long (pas impossible) de les renouer. Encore en faut-il avoir la volonté...

Caius

Image : Johann Henrich Füssli (1741-1825), Les Etoliens implorant Méléagre de défendre la cité de Calydon, (1776), sanguine, Musée du Louvre

mercredi 3 juin 2009

Pourquoi je vote Front de Gauche aux élections européennes.


Les élections européennes risquent de connaître un taux d'abstention majeur le 7 juin prochains. Par certains côtés ce n'est pas une mauvaise nouvelle. Cela veut dire qu'une grande partie du peuple refuse objectivement de donner un véritable crédit au "machin" européen qu'est le Parlement. Non qu'il soit complètement dénué de pouvoir, mais simplement parce que, quelques soit le résultat des élections cela n'entrainera aucun changement politique notable dans les politiques mises en œuvre au niveau de l'Union. Théoriquement, comme l'affirme le PS français, le Parlement Européen pourrait, au mieux, écarter M Baroso, ancien "maoïste" convertis aux libéralisme économique et à la défense des intérêt capitaliste, mais outre que cette perspective est impossible compte tenu du ralliement de nombreux partis socialiste à un renouvèlement du mandat du président de la Commission, de toute manière cela ne changerait pas grand chose...
Il faut donc avoir une haute conscience de son devoir électoral pour se mobiliser pour une élection où ne se pose réellement aucun enjeu de pouvoir... juste de contre pouvoir...
Et même franchis ces préventions admettons que le discours des partis de gauches, et même de ceux qui soutenait le Non au référendum sur la Constitution Européenne, manque de pertinence.

Mais, pour ma part, plutôt que de choisir l'abstention, je choisis de soutenir les listes du Front de Gauche.
D'abord parce c'est le seul moyen d'élire des députés se revendiquant encore du communisme au Parlement européens. Parce que le Parlement européen est aussi un lieu de travail permanent avec les autres forces communistes et de gauches, parce qu'ils peuvent être le porte-voix des luttes sociales et des organisations de travailleurs dans les institutions européennes.Mais aussi parce qu'il n'est plus possible de laisser au seul parti socialiste le monopole de la représentation à gauche.
Bien que je regrette , encore une fois, que cette démarche politique , un peu abusivement appelée "de front", soit en fait purement électoraliste et plus un slogan qu'une construction d'une alternative politique; Que les références au communiste disparaissent dans les outils de campagne et dans la manière dont la presse en parle; Que ne soit pas menée une critique radicale de la construction européenne actuelle; Que ne soient pas évacuées certaines ambigüités concernant le risque d'une disparition d'une force communiste autonome dans un conglomérat vaguement "de Gauche"; Malgré cela, Je pense qu'un bon score du Front de Gauche contribuera à maintenir "l'hypothèse communiste" dans le champ politique et électoral, à contribuer d'offrir une autre alternative à la social démocratie que celle, stérile à mes yeux, du NPA.
Un bon score du Front de Gauche donnera une base malgré tout plus solide pour la constitution d'un vrai front populaire et de classe pour une alternative vraiment progressiste aux réponses réactionnaires à la crise du capitalisme.

C'est peu, mais c'est déjà pas si mal...

Caius

mardi 16 décembre 2008

Comment je suis devenu marxiste par Pasolini


Voici un beau texte de Pier paolo Pasolini trouvé sur le très joli et tout nouveau blog des communistes du 7ème arrondissement de Lyon.

"Comment suis-je devenu marxiste ?

"Eh bien… j’allais parmi les petites fleurs blanches et bleues du printemps,
Celles qui naissent tout de suite après les primevères,- et un peu avant que les acacias ne s’alourdissent de fleurs,
odorantes comme la chair humaine, qui se décompose à la chaleur sublime de la plus belle saison–
et j’écrivais sur les rivages de petits étangs […]
en compagnie des fils de paysans
qui se baignaient innocemment
alors que je les croyais conscients de ce qu’ils étaient
j’écrivais les poèmes du Rossignol de l’Eglise catholique :
cela se passait en 1943 ;
en 1945 ce fut autre chose.
Ces fils de paysans, ayant un peu grandi,
S’étaient mis un jour un foulard rouge au cou
Et avaient marché
Vers le chef-lieu du canton, avec ses portes
Et ses palais à la vénitienne.
Je compris alors qu’ils étaient journaliers
Et qu’il y avait donc des patrons.
Je choisis le parti des journaliers et je me mis à lire Marx."

lundi 1 décembre 2008

Développement et progrès


Les mots semblant perdre leur sens même pour les communistes ceux-ci dans leur texte proposent un "nouveau mode de développement"...
Ce mot de "développement est -il neutre? Lors de mon congrès de section un camarde italien a évoqué des belles pages de Pasolini qui caractérisent "développement" et "progrès".
Les voici :

"Deux mots reviennent fréquemment dans les conversations, ce sont même les mots clefs des conversations. Il s'agit de "développement" et de "progrès". Deux synonymes ? Ou, sinon, deux mots qui indiquent des moments différents d'un même phénomène ? Ou en désignent-ils deux phénomènes différents qui pourtant s'intègrent nécessairement ? Ou, encore, désignent-ils deux phénomènes seulement partiellement analogues et synchroniques ? Il faut absolument éclaircir le sens de ces deux mots et leurs rapports, si nous voulons nous comprendre dans une discussion qui concerne de très près notre vie quotidienne et physique.

Voyons : le mot "développement" a aujourd'hui tout un réseau de références qui concerne un contexte indubitablement de "droite".

Qui veut en effet le "développement" ? Je veux dire, qui le veut de façon non pas abstraite et idéale, mais concrètement et pour des raisons d'intérêt économique immédiat ? C'est évident : ce sont ceux qui produisent qui veulent ce "développement-là" ; les industriels. Et puisque le "développement" en Italie est ce développement, ce sont, en l'espèce, et pour être précis, les industriels qui produisent les biens superflus. La technologie (application de la science) a créé la possibilité d'une industrialisation pratiquement illimitée et dont les caractères sont déjà concrètement transnationaux. Les consommateurs de biens superflus sont, pour leur part, irrationnellement et inconsciemment d'accord pour vouloir le "développement" (ce "développement"). Pour eux, il signifie promotion sociale et libération, avec pour conséquence l'abjuration des valeurs culturelles qui leur avaient fourni les modèles du "pauvre", du "travailleur",de I`"épargnant", du "soldat", du "croyant". La "masse" est donc pour le "développement" : mais elle ne vit cette idéologie qu'existentiellement, et c'est existentiellement qu'elle est porteuse des valeurs nouvelles de la consommation. Cela n'empêche pas son choix d'être décisif, triomphaliste et violent.

Qui, par contre, veut le "progrès" ? Ceux qui n'ont pas d'intérêts immédiats à satisfaire à travers le "progrès" : les ouvriers, les paysans, les intellectuels de gauche. Le veulent ceux qui travaillent, et qui sont donc exploités. Quand je dis "le veulent", je le dis dans un sens authentique et total (il peut aussi y avoir quelques "producteurs" qui veuillent, qui sait, sincèrement, le progrès : mais leur cas ne fait pas loi). Le "progrès" est donc une notion idéale (sociale et politique), alors que le "développement" est un fait pragmatique et économique.

C'est maintenant cette dissociation qui nécessite un "synchronisme" entre "développement" et "progrès", étant donné qu'un vrai progrès n'est pas (à ce qu'il semble) concevable sans l'apparition des prémisses économiques nécessaires à son actualisation. Quel a été le mot d'ordre de Lénine dès la victoire de la révolution ? Cela a été un mot d'ordre invitant à l'immédiat et grandiose "développement" d'un pays sous-développé. Soviet et industrie électrique.., Maintenant qu'était gagnée la grande lutte des classes pour le "progrès", il fallait en gagner une autre, sans doute plus obscure, mais pas moins grandiose, pour le "développement". Mais je voudrais ajouter - non sans hésitation - que cela n'est pas une condition nécessaire pour appliquer le marxisme révolutionnaire et réaliser une société communiste. L'industrie et I'industrialisation, ce ne sont ni Marx, ni Lénine, qui les ont inventées : c'est la bourgeoisie. Industrialiser un pays communiste paysan signifie entrer en compétition avec les pays bourgeois déjà industrialisés. Et c'est ce que, en l'espèce, a fait Staline, Et, du reste, il n'avait pas le choix.

Donc : la droite veut le "développement", (pour la simple raison qu'elle je fait) ; la gauche veut le "progrès".

Mais quand la gauche remporte la lutte pour le pouvoir, voilà qu'elle aussi veut - pour pouvoir réellement progresser d'un point de vue social et politique - le "développement". Mais un "développement", dont la configuration est désormais formée et fixée dans le contexte de l'industrialisation bourgeoise. Toutefois, ici, en Italie, le cas est historiquement différent. Aucune révolution n'a vaincu. Ici, la gauche qui veut le "progrès", si elle accepte le "développement", c'est ce "développement" qu'elle doit accepter : le développement de l'expansion économique et technologique bourgeoise.

Est-ce une contradiction ? Un choix qui pose un cas de conscience ? Probablement. Mais il s'agit du moins d'un problème qu'il faut se poser clairement : c'est-à-dire sans jamais confondre, pas même pendant un instant, l'idée de "progrès" avec la réalité de ce "développement". En ce qui concerne la base de la gauche (disons même la base électorale, pour parler de millions de citoyens), la situation est la suivante : un travailleur vit dans sa conscience l'idéologie marxiste et par conséquent, parmi d'autres valeurs, il vit dans sa conscience l'idée de "progrès" ; mais, dans le même temps, il vit dans son existence l'idéologie de la consommation et par conséquent, a fortiori, les valeurs du "développement". Le travailleur est donc dissocié de lui-même. mais ce n'est pas le seul. [...]"
Pasolini dans "Ecrits corsaire"

mardi 25 novembre 2008

"Plus un pas en arrière!"



Nous venons de traverser un quart de siècle de défaites pour la gauche, pour le mouvement révolutionnaire, pour les travailleurs, pour les peuples ; L’impérialisme a tout balayé , enfoncé les défenses ou les murs qui semblaient les plus solides, emporté des partis communistes entiers comme en Italie, remis en causes des conquêtes populaires qui semblaient définitivement acquises. 25 années terribles pendant lesquelles le libéralisme a semblé irrésistible, le capitalisme l’horizon indépassable de l’humanité.

Mais, pour la Gauche, si nous reculions ce n’était pas dû à la force de l’adversaire : c’est que nous nous trompions; bref qu’il nous fallait toujours plus nous adapter à la nouvelle domination, chercher toujours plus en nous même les raisons de nos échecs. Nous étions comme ces premiers chrétiens, cités par Domenico Losurdo, qui après la chute de Jérusalem et l’échec de la révolte nationale juive, déclaraient non seulement leur étrangeté radicale au mouvement national vaincu, mais plus encore, refusaient d’expliquer la défaite par la force irrésistible du pouvoir impérial romain et en faisait reposer la faute sur les vaincus eux-mêmes, coupables d’avoir trahis ou mal interprétés le message divin.

Si nous avons dû céder devant l’offensive du libéralisme, nos principales défaites auront été nos propres renoncements. « D’avancées » en « mutation »/liquidation, de proposition de « révolution copernicienne » en « métamorphose », ce n’était plus le capitalisme qui avait gagné par la puissance de son offensive, mais nous qui étions trop communistes, trop nostalgiques, trop étatistes, pas assez modernes, trop ouvriériste. Et donc il ne fallait pas combattre l’impérialisme, mais « s’appuyer sur les aspects positifs de la mondialisation », ne pas critiquer radicalement la construction impérialiste européenne, mais progressivement en changer le contenu, ne plus défendre les nationalisations, même démocratisées, mais affirmer que l’ouverture du capital de la Snecma est une avancée vers le communisme (on l’a dit!). Pendant ce sinistre quart de siècle, si nous ne sommes pas tous rendus, nous avons tous dû céder du terrain.

Et patatras ! Encore une fois l’histoire et ses ruses nous a pris à contre-pied.

Alors que nous vivons une crise du mode de régulation capitaliste, sans précédente depuis 1929, il n’y aurait toujours rien de plus urgent que de liquider ce qui reste du courant communistes, de démanteler les dernières casemates qui font qu’en France, par exemple, le capitalisme n’a pas tout emporté (et que pour le moment nous soyons un peu moins touché par la crise)? Cette position n’a plus de sens, quand ce sont les ultras libéraux qui prônent des nationalisations qui laisse le président Chavez à l’extrême droite de Paulson et Georges Bush, quand les mêmes signent le retour de la régulation économique par l’Etat et fixent des conditions drastiques aux banques pour soutenir l’activité par le crédit.

Nous ne pouvons plus continuer dans la voie du renoncement. Aujourd’hui ce n’est pas le communisme qui est en crise, c’est le capitalisme, et il est temps d’affirmer : "Plus un pas en arrière!"

Il faut réaffirmer ce que ne nous voulons. Nous ne sommes pas les anti-capitalistes, nous sommes les communistes. Nous devons réaffirmer ce que nous sommes, un parti qui dans le combat de classe est le plus résolument du côté des travailleurs. Un parti qui est l’instrument, comme disait Marx, qui permette au prolétariat de se constituer en classe. Un parti qui mène le combat pour la paix, et pas complaisant (parfois) envers les agressions impérialistes en Afghanistan, en ex Yougoslavie, en Irak… Un parti qui n’oublie pas ce que veut dire les mots de "solidarité internationale", qui n’oublie pas que pendant que s’effondrait nos certitudes et nos citadelles « socialiste », Cuba continuait de tenir, dans les pires difficultés, le drapeaux de la lutte contre l’empire, le drapeaux de la liberté des peuples en Amérique Latine et dans le tiers monde. Les peuples du Venezuela, de Bolivie, d’équateur, mas aussi d’argentine, du Chili, dans leur marche pour la libération du continent, reconnaissent leur dette envers la révolution cubaine et Fidel.

Un parti dont le but est donner le pouvoir aux classes exploitées et dominées, pas de leur confisquer, un parti qui propose la vrai démocratie : le pouvoir réel du peuple pas celui de l’oligarchie. Un parti qui réaffirme la perspective du socialisme comme issu à la décomposition de la société capitaliste. On ne revient jamais en arrière, et, même si nous le souhaitions, nous ne pouvons pas revenir du socialisme du 20ème siècle, qui n’est plus. Il nous faut inventer le « socialisme du 21ème siècle». Alors bien sur il nous faudra tâtonner, allier propositions concrètes fronts de luttes immédiates et construction d’alternative. Notre réalisme est de savoir que c’est possible, même si cela sera différent de ce que nous avons pu imaginé.

Nous ne savons même pas si la victoire est une perspective. Mais nous ne pouvons plus reculer.

Plus un pas en arrière!

Caius Gracchus

Image :
Jacques-Louis David (1748–1825), Leonidas au Thermopyles, dessins. (40.6 x 54.9 cm), Metropolitan Museum, Rogers Fund, New York.

dimanche 16 novembre 2008

Quel Parti, communiste, au 21ème siècle?

Après avoir réfléchis ensemble sur la substance métamorphique de la chose, réfléchissons aujourd'hui sur le nom même de la chose.
Je fais ici référence à un texte signés par plusieurs dirigeants du PCF intitulé poétiquement : " Réflexions pour aller au bout des choix de la base commune et nommer clairement ce que nous voulons". on peut y lire notamment après quelques gloses grandioses sur "l'éco progrès"(?), la démocratie générale (??) et "La mondialité" (???) les lignes suivantes :

[...] Là aussi se pose la question de nommer ce que nous voulons faire, et devenir. Oui, nous voulons rassembler tout à la fois celles et ceux qui s’engagent en mettant le communisme au cœur de leurs références, et bien d’autres qui sont prêts à partager les mêmes combats politiques en y venant par d’autres références ou d’autres chemins. Nous devons produire un acte public qui donne ce signal. N’est-il pas nécessaire, pour qu’existe ce Parti ainsi métamorphosé, et d’abord pour manifester notre volonté de le construire, de lui donner un nom qui lui corresponde ? Un nom qui, inséparablement, assume notre histoire et montre de façon visible que nous en tirons les leçons, un nom qui dise le communisme qui est aujourd’hui le nôtre, démocratique, écologiste, féministe, solidaire, libertaire. Un nom qui, du même coup, contribuera à nous libérer des fausses images de nous-mêmes qui nous renvoient, dans l’esprit de tant de femmes et d’hommes, à une conception du communisme qui n’est depuis très longtemps plus la nôtre. [...]"
(c'est là : http://alternativeforge.net/spip.php?article1835)

Écoutons à ce propos la contributions de deux géniaux théoriciens de la politique, hélas trop tôt disparus texte fondateur dont voici quelques éléments saillants:
"Pour le Parti d'en rire

[...] Sans parti pris nous avons pris le parti de prendre la tête d'un parti Qui soit un peu comme un parti; Un parti placé au dessus des partis En bref, un parti, oui Qui puisse protéger la patrie De tous les autres partis. Et ceci Jusqu'à ce qu'une bonne partie Soit partie Et que l'autre partie C'est parti Ait compris Qu'il faut être en partie Répartis Tous en seul parti
Notre parti [...]."

(A remarquer que la puissance de cette analyse s'applique tout autant au glorieux parti socialiste de Martine, Ségolène et Bertrand...)


mercredi 12 novembre 2008

La métamorphose

Dans le lot de congrès qui s'annonce à gauche , celui du PCF, le parti dont je suis membre, va-t-il permettre de commencer à voir le début d'une contre-offensive politique face aux politiques de destruction de l'état social mises en oeuvre dans notre pays et dans le monde (vaste programme...)
En attendant d'avoir une réponse à cette question, voici qu'apparait dans le texte qui sert de base à la discussion des communistes ("La base commune") quelques expressions qui me font réagir: Aujourd'hui le mot sera "métamorphose"

En effet, nous le trouvons dans la "base commune" le passage suivant:
"[...]Pour répondre aux défis de changement qui s’imposent à nous, nous faisons donc aujourd’hui un choix : engager de profondes transformations de notre parti pour devenir cette force. La voie de transformations du PCF nous apparaît plus féconde que celle de la recherche de la constitution d’un autre parti aux contours incertains. Certains vont parmi nous jusqu’à parler d’un processus de métamorphose. Pour l’heure, l’important est de s’accorder sur la nature des évolutions, des transformations, des ruptures nécessaires. Elles pourraient prendre plusieurs directions.[...]"
(Projet de base commune de discussion adopté au conseil national du PCF des 5 et 6 septembre 2008)

Et qu'en dit Gregor Samsa? (dans un texte célèbre...)
"Un matin, au sortir d'un rêve agité, Grégor Samsa s'éveilla transformé dans son lit en une formidable vermine. Il était couché sur le dos, un dos dur comme une cuirasse, et, en levant un peu la tête, il s'aperçut qu'il avait un ventre brun en forme de voûte divisé par des nervures arquées. La couverture à peine retenue par le sommet de cet édifice était près de tomber complètement, et les pattes de Grégoire, pitoyablement minces pour son gros corps, papillotaient devant ses yeux. "Que m'est-il arrivé » pensa-t-il. Ce n'était pourtant pas un rêve : Sa chambre, une vraie chambre d'homme quoique un peu petite à vrai dire, se tenait bien sage entre ses quatre murs habituels. Au-dessus de la table où s'étalait sa collection d'échantillons de drap - Grégoire était voyageur de commerce - on pouvait toujours voir la gravure qu'il avait découpée récemment dans un magazine et entourée d'un joli cadre doré. Cette image représentait une dame assise bien droit, avec une toque et un tour de cou en fourrure; elle offrait aux regards des amateurs un lourd manchon dans lequel son bras s'engouffrait jusqu'au coude. Grégoire regarda par la fenêtre; on entendait des gouttes de pluie sur le zinc; ce temps brouillé le rendit tout mélancolique : « Si je me rendormais encore un peu pour oublier toutes ces bêtises », pensa-t-il; mais c'était absolument impossible; il avait l'habitude de dormir sur le côté droit et ne pouvait arriver dans sa situation présente a adopter la position voulue. Il avait beau essayer de se jeter violemment sur le flanc, il revenait toujours sur le dos avec un petit mouvement de balançoire. Il essaya bien cent fois en fermant les yeux, pour ne pas voir les vibrations de ses jambes, et n'abandonna la partie qu'en ressentant au côté une douleur sourde qu'il n'avait jamais éprouvée [...]"
Franz Kafka, La Métamorphose

Image : Le Titien (1489/1490-1576) Diane et Actéon, National Gallery of Scotland

mercredi 20 février 2008

Fidel laisse le pouvoir pour continuer le combat

La nouvelle du renoncement de Fidel à ses fonctions de Président du Conseil d’Etat et de Commandant en chef de la révolution a donné lieu à toutes les spéculations habituelles des médias. Pourtant, une fois de plus, Fidel ne fait que ce qu’il a dit depuis toujours : « le jour où je n’aurais plus la capacité de gouverner je quitterai le pouvoir. »

Rarement quelqu’un aura manifesté dans l’exercice des plus hautes charges de l’Etat un tel sens de ses responsabilités, une telle abnégation, un tel oubli de lui-même. Il s’est pendant plus de quarante ans identifié à son peuple. L’image que l’on peut conserver de lui c’est celle de cet homme allant dans les zones les plus perilleuses des cyclones comme pour veiller sur le destin de son île balayée par les tempêtes.

Il a fallu force, courage, détermination pour affronter toutes les tempêtes, mais il a fallu aussi cette immense patience sans laquelle on ne peut être attentif aux humbles, refuser le despotisme du pouvoir, et sutout il lui a fallu cette foi en l’être humain qu’il partageait avec le Che. Jamais exercice du pouvoir fut moins cynique ce qui le rendait encore plus lucide, plus prévoyant.
Cuba est vraiment un monde particulier, celui où peuvent se mêler s’unir ce qui ailleurs divise, celui qui croyait au ciel, celui qui n’y croyait pas, l’orthodoxe et le trotskiste, le communiste et l’altermondialiste, et la volonté, l’optimisme même de Fidel Castro a beaucoup joué dans ce syncrétisme révolutionnaire.

Quel meilleur exemple que cette capacité dès l’origine de la Révolution de savoir s’entourer de compagnons, d’égaux tout en demeurant le leader incontesté, le contraire du bureaucrate, ou du leader paranoïaque qui ne peut tolérer que la médiocrité ? Y a-t-il un autre exemple dans l’histoire de deux frères vivant côte à côte sans que jamais intervienne la moindre crise ? Pour cela il fallait deux révolutionnaires, deux hommes privilegiant le but sur leur propre ego.

La transition se passe là encore en douceur grâce à cette union, elle est déjà là, forgée dans cette année 2007. Fidel, alors même qu’il est à deux doigts de la mort à la fin juillet 2006, prend la peine de mettre en place tout ce qui est prévu de longue date, il peut compter sur son frère, ses vieux compagnons, mais aussi toute la génération de jeunes qui tiennent déjà les rènes de l’Etat. Et le peuple se conduit de la même manière, digne, tranquille.

Alors depuis tant d’années que le monde occidental se pose la même question : que va-t-il advenir du socialisme cubain ? La réponse a été donnée hier par une des plus vieilles crapules étasunienne, John negreponte, le tortionnaire du viet nam, celui du Nicaragua et celui de l’Iraq, celui qui poursuit de sa haine Fidel Castro : « nous ne desserrerons pas le blocus ! » La réponse a été donnée par tous ces médias haineux qui ont continué à vomir sur une des légendes entrée vivante dans l’histoire, sur Fidel le titan cubain, ils n’ont accordé ni à Fidel castro, ni a Cuba socialiste le moindre répit : ils savent bien que le socialisme cubain continue parce qu’il se confond avec l’indépendance, la souveraineté de Cuba.
La souveraineté, la maîtrise sur soi-même comme sur son environnement, voilà ce qui peut caractériser Fidel, il n’a cessé de s’exercer physiquement, moralement, intellectuellement à l’accomplissement de sa tâche, mais ce faisant ce n’était pas de lui qu’il s’agissait mais de son peuple, il s’agissait de le faire accéder à la pleine souveraineté, à l’exercice adulte de l’indépendance et de la démocratie, à un socialisme en pleine croissance, un enfant encore dans les langes sur lequel il faut veiller. Aujourd’hui fidel peut se retirer et se consacrer à l’étude, au débat idéologique qu’il a toujours privilégié puisque comme le dit josé marti tranchée d’idées vallent mieux que tranchée de pierre.

Alors il ne reste plus qu’une chose à dire : quand Fidel et ses compagnons, parmi lesquels déjà Raul, fait la Révolution, Cuba est une colonie des Etats-Unis, ses dirigeants lui sont imposées, le trésorier de la mafia réside à Cuba qui est un gigantesque tripot et un bordel. Quand Fidel quitte le pouvoir, l’île est souveraine, ce qui arrivera dépend des Cubains et d’eux seuls. Le bilan d’une vie et d’un combat qui se poursuit sous d’autres formes.

Danielle Bleitrach*

Danielle Bleitrach est sociologue, universitaire, écrivain, auteur d’une quinzaine de livres dont trois sur Cuba, le dernier écrit avec J.F.Bonaldi, avec la collaboration de Nicole Amphoux : « Cuba, Fidel et le Che ou l’aventure du socialisme » est une analyse des origines à nos jours de l’épopée de la Révolution cubaine et de son influence mondiale à travers la figure exemplaire de Fidel Castro et de ses compagnons.

Pris sur le site : changement de société

mercredi 19 septembre 2007

Poussée communiste en Grèce.

Les dernières élections grecques démentent la thèse qui voue en Europe les parti communistes, en particuliers ceux qui refusent de renoncer à leur spécificité, au déclin et la marginalité.
Les résultats d'abord :
Le parti de droite Nouvelle Démocratie perd en voix et en sièges mais garde de peu la majorité absolue au Parlement . Il passe de 45,4% des suffrages aux précédentes élections à 41,8% et de 165 sièges à 152 (sur 300)

Le PASOK, le parti social démocrate, l'autre pôle du système bipolaire, non seulement ne capte pas le mécontentement populaire mais chute de 40,6 à 38,1%, passe de 117 à 102 sièges et réalise le pire résultat de son histoire.

Ce recul des deux grand partis profite dans une moindre mesure au parti LAOS, formation xénophobe d'extrême droite qui progresse de +1,6% et dépasse le seuil électoral des 3% avec 3,8% ce qui lui permet d'entrer au Parlement avec 10 sièges..

Mais ceux qui voient leurs score augmenter le plus fortement sont les deux organisations à la gauche du PASOK : les communistes du parti communiste grec (KKE + 2,3%) et la coalition de gauche écolo-socialiste SYRIZIA, ex Synaspismos (+1,8%).

SYRIZIA passe de 3,5% à 5% et de 6 à 14 sièges. La coalition récolte ainsi le mécontentement de secteurs entiers des classes moyennes qui votaient dans la passé PASOK, comme on le voit dans le vote des quartier les plus aisés d'Athènes où le vote en faveur de SYRIZA dépasse de beaucoup sa moyenne nationale et où la présence du KKE est très faible.

Quant à lui le KKE passe de 5,9% à 8,2% et de 12 à 22 sièges. Il obtient aujourd'hui, dans une phase de reflux, son meilleur résultat depuis 1990 et se rapproche de son maximum historique, même en comparaison avec sa phase héroïque au moment de la chute du Régime des Colonels (où il dépassait les 9%). Et cela malgré la scission de 1991 qui amena à la fondation et au développement de Synaspismos (qui est aussi un des partis fondateurs de la Gauche Européenne).

Le KKE obtient ses meilleurs résultats dans les aires urbaines (Athènes, Le Pirée, Thessalonique...) où il réalise souvent des scores compris entre 10 et 15% avec des pointes à 15-20% dans les quartiers ouvriers et populaires

On voit donc qu'on peut rester un parti communiste (parfois même classé comme "orthodoxe" sans que ce terme soit d'ailleurs bien définit), porteur d'une ligne stratégique anti impérialiste, s'opposant fortement à l'OTAN et aux guerres américaines en Serbie/Kosovo, en Irak.... très critique vise à vis de la construction européenne et de l'UE, et démentir par ce résultat électoral l'inéluctablilité de la disparition d'un courant communiste autonome en Europe...

Voilà qui devrait permettre aux communistes de complexifier leur réflexion dans la perspective de leur prochain congrès...

PS : Les éléments de cet articles sont tirés d'un article (en italien) de Fausto Sorini

samedi 18 août 2007

SAMIR AMIN: La Chine, le socialisme de marché. Etape dans la longue transition socialiste ou raccourci vers le capitalisme ?


1. La question fondamentale que je me pose est la même depuis 1980, c’est à dire depuis que la Chine a amorcé, avec Deng Xiaoping, son option en faveur d’une forme “ d’économie de marché ” qui l’a conduite là où elle est aujourd’hui. Une dizaine d’années avant même que ne disparaisse l’URSS je posais cette question, à partir de la critique du “ modèle soviétique ” dit du “ socialisme réellement existant ” (S. Amin, Trente ans de critique du soviétisme).

Cette question reste ouverte, et certainement le restera longtemps. Mais elle doit être – ou devrait être – au cœur même des préoccupations de tous ceux qui, n’étant pas convaincus des vertus du capitalisme, assimilé alors à la raison humaine transhistorique, et partant, constituant de ce fait la “ fin de l’histoire ”, demeurent soucieux de penser au delà de ce système, aux exigences et aux possibilités d’une construction sociale nouvelle, supérieure, socialiste.

L’histoire est souvent plus longue qu’on ne le pense, ou le souhaite. La première vague d’expériences qui se sont voulues socialistes, du moins à l’origine, et qui ont occupé la majeure partie du siècle dernier, ont graduellement épuisé leur potentiel, se sont érodées, effondrées parfois, ou ont amorcé leur remise en question. Une seconde vague viendra certainement, qui ne peut être un remake de la précédente ; non seulement parce qu’il faut bien tirer quelques leçons des échecs, mais encore parce qu’entre temps le monde (capitaliste) a changé. Après tout, en y regardant de près, la première vague de transformations capitalistes, qui avait eu pour théâtre les villes italiennes de la Renaissance, a bel et bien avorté ; mais elle a été suivie par une seconde vague, localisée dans le quart nord ouest atlantique de l’Europe, qui, elle, a donné le capitalisme historique dans les formes essentielles qui sont les siennes jusqu’à ce jour.

Le débat sur la question de l’avenir du socialisme reste donc vivant et central. Ce débat, bien évidemment, peut et doit être abordé sous les angles multiples que la diversité même de la réalité sociale, toujours complexe, offre à l’analyse et à l’action transformatrice. Je n’aborderai cette question centrale, ici comme dans l’article précédent, qu’à partir des réflexions que l’évolution de la Chine peut inspirer. En sachant bien que la même question est posée ailleurs, sous des angles différents et à partir de réflexions inspirées par d’autres expériences, qu’il s’agisse de celles du Viet Nam et de Cuba, ou de celles du monde ex-soviétique, ou de celles de la social-démocratie des pays capitalistes développés, ou encore de celles des populismes nationaux radicaux du tiers monde.

Ma question centrale est la suivante : la Chine évolue-t-elle vers une forme stabilisée de capitalisme ? Ou demeure-t-elle dans la perspective possible d’une transition au socialisme ?...

La suite de ce passionnant articles sur le site changement de société

mercredi 4 juillet 2007

A quoi servent des députés communistes?

Un article intéressant à connaitre ...

DECLARATION LE GROUPE COMMUNISTE DISSOUT

Les faits : au lendemain des élections législatives, l’Assemblée nationale compte 18 députés communistes et républicains, 4 verts et 2 députés d’Outre-mer. Une bataille s’engage pour abaisser à 15 le nombre de députés nécessaires afin de constituer un groupe politique – bataille importante car un groupe politique dispose de moyens importants.

Au lieu de quoi, le groupe communiste et républicain a été dissout. Un mini complot a été organisé avec Patrick Braouezec et Noël Mamère pour sortir le président Alain Bocquet. Un groupe dit de gauche démocratique et républicaine, présenté comme un groupe « technique », a été mis en place.

Il abandonne de fait la référence communiste et vole aux 18 députés les moyens auxquels ils ont droit puisque la répartition prévue est de un tiers pour les communistes, un tiers pour les verts et un tiers pour les députés d’Outre-mer.

A signaler une attitude méprisante et odieuse vis-à-vis des collaborateurs du groupe qui ont été virés sans délai pour laisser la place à ces nouveaux seigneurs de l’ouverture que sont les refondateurs et les verts.

Tout cela s’est fait avec la bénédiction de Marie-George Buffet.

Chaque communiste de France doit connaître cette vérité cachée jusqu’à aujourd’hui, qui masque cette entreprise de démolition et efface l’identité communiste.

Cinq députés, André GERIN, Jacques DESALLANGRE, Jean-Pierre BRARD, Jean-Jacques CANDELIER et Maxime GREMETZ ont décidé de créer une composante communiste et républicaine.

André GERIN

dimanche 10 juin 2007

A propos de gauche et d'avenir...

Un texte "l’appel de Gauche Avenir" a été publié il y a quelques jours avec les signatures de, quelques personnalité de la "gauche du PS" (PRS et fabiusien) et quelques communistes. Voilà ce que nous pouvons lire dans cet Appel : "nous voulons contribuer, en dehors des partis, de leurs enjeux de pouvoir et des rivalités de personnes, à cette redéfinition". Egalement : "Des débats « ont commencé à s’engager dans de multiples lieux : associations, clubs, partis, milieux universitaires.. ; Gauche Avenir se propose d’être un lieu d’engagement individuel mais aussi un carrefour de ces différentes initiatives ».

Fort bien, mais tout cela me donne un peu l'impression d'observer des fourmis qui courent affolées dans tous les sens après que leur fourmilière ait été bouleversée par un gamin irascible.

Encore une fois, on cherche fébrilement à ne pas rester seul, à s'agréger, à faire du mécano politique ... Et contrairement à ce qu'on veut faire croire cela n'a rien , mais vraiment rien, à voir avec la construction d'une issue, avec la reconstruction d'une perspective communiste. Car rien n'est plus vide de contenu que la notion de "Gauche". L'utilisation de cette notion néglige complètement que "la gauche" a rassemblé au cours de l'histoire des forces particulièrement disparates : quels points communs entre "la gauche parlementaire" sous louis Philippe, "la gauche" au début de la troisième république et "la gauche " d'aujourd'hui?
Et si il peut y avoir un intérêt à discuter avec des forces "à gauche" de "l'échiquier politique" pour des militants se revendiquant du communisme, le but ne peut être simplement celui de refonder une "gauche" plus ferme sur ses valeurs (ce qui peut être le but d'un Mélanchon je le comprend bien). Le but des communistes ne peut être pour moi que de reforger l'outil politique qui permettrait de construire un bloc social autour d'une perspective explicitement socialiste dans le sens ou il s'agit d'entamer un processus de dépassement/rupture du capitalisme(je viens de dire au moins deux ou trois gros mots là). Non pas dans une démarches volontaristes ou politicienne (et opportuniste)mais en partant d'où en est l'état de conscience du salariat et en contribuant aussi à ce que les classes subalternes puissent se penser comme acteurs du changement.

Bon tout ce que j'écris est un peu langue de bois mais je crois qu'il faut arrêter de rester strictement dans le champ politique (c'est l'impasse des club , des comité anti libéraux etc...)et poser la question de l'intervention dans l'ensemble des champs sociaux et penser aussi d'autre forme d'intervention au sein de l'appareil d'état.

En tout cas le principal obstacle ce n'est pas la dispersion des forces et organisations de gauches, mais leur coupure avec les classes populaires, conséquence aussi de la décomposition de l'identité des classes populaires (et de la conscience de leurs intérêts propres) et du délitement des solidarités au sein du salariat... (processus issu directement de la décision prise à partir de 1983 d'écraser durablement les salaires et donc nécessairement d'écraser les points de résistances (y compris intellectuels et théoriques )du salariat...

Sinon j'ai bien conscience que ce que j'écris est très mécaniste et trop simpliste...

Caius

jeudi 17 mai 2007

Faut-il des députés communistes?

Cette question un peu provocante renvoie à un message d'Osémy sur son blog "une représentation du peuple" qui a donné lieu à un petit débat...

La question de notre présence parlementaire est effectivement une question qu’il faut se poser. D'abord parce que au vue des résultats électoraux elle ne va pas de soit mais aussi parce que pourrait se poser la question de l'utilité réelle d'une participation parlementaire dans un parlement rabaissé par un présidentialisme accentué depuis qu'il y a concomitance entre élection du président et des députés.

J’en profite pour rappeler que quoi qu’il arrive il restera un groupe communiste au Sénat dont il sort, comme travail parlementaire, des choses d’une qualité souvent supérieure à ce qui peut sortir de ce qui reste du groupe communiste à l’Assemblée (si on peut appeler ça encore un groupe cela ressemble plus à une amicale de députés communistes qu’à un collectif de travail, mais bon…)

Bien sur dans le système de la cinquième république, le poids des députés d’opposition, a fortiori d’un groupe minoritaire, est très faible. Néanmoins la constitution d’un groupe offre quelques point d’appui pour l’intervention politique : la possibilité d’obtenir un temps de paroles significatif dans les débats, d’avoir des postes en commission, et donc de connaître et de travailler en amont les textes soumis au parlement. Ce n’est pas complètement indifférent pour l’action d’un parti politique qui n’est pas qu’un parti d’opinion. Je me souviens de quelques batailles d’obstruction épiques dans lesquels les députés et sénateurs communistes (et leurs collaborateurs) avaient mené un travail remarquable qui une fois au moins (lors de la discussion sur la réforme de la loi Falloux) a permit de repousser le texte de loi.
En outre laisser le monopole de l’opposition et de l’intervention politique, au parlement au moins, au PS me parait peu souhaitable.

Au-delà de la question de la constitution d'un groupe parlementaire, la question d’élire un député communiste n’est absolument pas neutre pour les habitants de sa circonscription (comme soutient aux luttes et au combats populaires…)…

L’autre question, même si elle est plus boutiquière, celle des moyens que donne un groupe n’est pas secondaire : nous sommes une organisation politique, et pour élaborer une pensée autonome, travailler des dossiers porter des propositions les moyen en argent et en hommes, qu’offre un groupe ne sont pas négligeable.
En 1958 le PCF perdait la plupart de ses Députés et la conséquence directe en fut la disparition de la quasi totalité de la presse communiste…

On voit aussi comment cette question est crucial, du moins pour la direction du parti, au vue de l’actuelle faiblesse du PCF : avoir un groupe c’est avoir une existence politique plus importante que celle que nous permettrait d’espérer notre score au présidentiel, c’est assurer une certaine survie en tant que parti national… et il ne faut pas habituer les gens à note disparition de tout les centres de pouvoir.

Donc un groupe communiste oui, mais quel genre de groupe communiste ?
Un groupe porteur collectivement de la politique des communistes ou des députés électrons libres qui n’ont d’autre référence que leur propre choix au nom de l’onction du suffrage universel (comme c’est trop souvent le cas aujourd’hui…)?
La réponse est dans la question et élire des députés communistes, quelques soient leur qualité par ailleurs, qui à la première occasion soutiennent José Bové ne me motive pas beaucoup à agir pour leur réélection.

Alors oui il faut voter pour l'élection de députés communistes et tout faire pour qu'ils puissent constituer un groupe parlementaire. Car nous, les communistes, les syndicalistes, les salariés, les citoyens qui rejettent la domination sans partage des critères du profit, ceux qui subissent l'arbitraire et la marginalisation, nous avons tous besoin de gagner du temps, de construire des lignes de défenses qui nous permettent pied à pied d'organiser la résistance contre l'offensive de grande ampleur des forces de la bourgeoisie.
Dans ce contexte défensif la constitution d'un groupe communiste pourra s'avérer un point d'appui précieux...

mercredi 9 mai 2007

A propos d'une discussion sur le communisme du 21ème siècle


"(...) C'est elle la jeunesse du monde qui fera sans doute advenir ce dont nous pouvons à peine pressentir les contours. Car nous sommes assez comparables à des personnages de Tchékhov. Nous sommes malheureux. Oui, nous sommes un peu malheureux. Nous sommes persuadés que nous vivons la fin d'une époque, et le temps semble presque arrêté. Nous savons que quelque chose va venir. Mais nous ne savons pas ce que c'est".
(Jean Salem dans "Lénine et la révolution" 2006)

J’invite les (quelques) lecteurs de mon blog à lire la (longue) contribution de Osemy "pour un communisme du 21ème siècle" concernant l’après 6 mai et ses réflexion qui ne manque pas de finesse sur les causes de la victoire de Sarkozy au delà du stérile et infantile « Sarko facho »…

Simplement je serai moins dépréciatif qu'elle sur la fraction du peuple qui a voté Sarkozy. Parce que pour une part il y a une légitimité au rejet par une fraction des classes populaires d’une gauche narcissique et « parisienne ». J’avais donné mon sentiment dans un message précédent de ce que pouvait ressentir une partie des classes populaire devant le « Woodstock » de Charléty…

Attention je ne dis pas « le peuple a toujours raison », « vive la « simplicité » populaire contre la sophistication « bourgeoise » et « bohème ». Non car je pense très précisément que c’est là que se niche le possible futur d’un nouveau fascisme.

Et c’est dans ce risque de dérive que se glisse le discours de NS : car tout n’est pas au niveau du symbole, la volonté de la bourgeoisie (et on voit sans doute comme jamais pour un président de la Vème république à quel point il est lié, personnellement, au grand patronat) est d’imposer ce qu’avait réussit les gouvernement de droite de Laval et Tardieux dans les années 30 contre le monde ouvrier : une baisse drastique des revenus du travail ( et de la redistribution).

Face à ce projet qui n’est rien moins qu’impitoyable pour les classes subalternes, la droite a réussi à mobiliser le symbolique, l’imaginaire des classes populaires contre ceux que celle-ci peuvent aussi à bon droit considérer comme responsables de leur situation. Je veux parler d’une certaine « gauche » pas simplement la gauche « libérale libertaire » mais l’ensemble de la social démocratie foncièrement ralliée à l'objectif d’écrasement des salaires. (Je précise que j’éprouve sans doute encore moins d’indulgence pour une gauche Républicaine qui ne trouve de réponse que dans une régression sur la liberté de l’individu qui est malgré tout un des acquis de 68).

Je suis d’accord pour dire que l’élection de NS se fait aussi pour une part en contre tendance d’un redémarrage des luttes sociale et de la réémergence, encore timide, d’un courant intellectuel «marxiste» (je pense à l’actuel pénétration des œuvres de Domenico Losurdo en France, au Semimarx, j’invite à ce propos à passer sur le site Marx au 21ème siècle.). Mais une contre tendance qui peut écraser les germes du renouveau…

Alors que faire…

Je suis un peu plus réservé sur les priorités que fixe Osémy .

1 D’abord concernant ses trois priorités : Si je partage le premier la refondation idéologique, rebâtir un intellectuel collectif communiste (et je pense qu’il s’agit d’une entreprise de longue haleine) si je partage aussi le terme de « transformation éthique de nos pratiques politiques » je pense qu’il faut élargir le propos et réfléchir sur le mode d’organisation de l’objet communiste d’aujourd’hui. Pas simplement lutter contre la professionnalisation mais retrouver dans les circonstances d’aujourd’hui l’équivalent (pas la résurrection) de ce que le parti avait réussit avec les « dirigeant ouvrier » mis en place à partir des années 30.

Et le programme de « La pratique du dialogue, du respect du militant, la fin de la langue de bois, l’introduction de valeurs comme la joie, l’amour, (bref, des valeurs éminemment hédonistes), pas seulement sur le fond, mais surtout pour guider nos pratiques… » est en effet un objectif crucial (et qui fait le lien je crois entre la recherche du collectif et le respect des acquis en matière de liberté de l’individu…) Par contre je ne suis pas sur que l’Amour soit une valeur seulement hédoniste : cela a aussi à voir avec le dépassement de sois, le sacrifice etc…l’amour ce n’est pas qu’une partie de plaisir…)

Enfin l’aspect « marketing » sans être négligeable, ne peut trouver qu’une efficacité, même séductrice, dans une solide assurance de ce que nous sommes, ce que nous voulons et ou nous allons… bref un très vaste programme de refondation…

2 Ensuite il y a dans ces propositions un manque regrettable de prise en compte de la dimension internationale des enjeux de refondation

La question politique de l’immigration est pointée avec raison . Mais comment traiter cette question sans réflexion sur les mouvements internationaux dans lesquels s’inscrivent les mouvements de population ?

De même on ne peut négliger dans la construction de clivage et dans les processus d’alliance entre force politique que la question de la guerre joue un rôle central.

Plus globalement quant je parle de prise en compte de la dimension internationale il ne s’agit pas simplement de l'exercice de la solidarité internationale mais de co-construction autour d’objectifs communs. Pour prendre un exemple celui du SMIC européen (sans faire d’économisme) on ne peut fixer un SMIC européen unique pour tous, mais un processus de rattrapage à partir d’objectifs et de critères sociaux.

A contrario je ne crois pas du tout à la fuite en avant de certains partis de gauches en Europe qui ont tendance à faire croire que les problèmes que nous rencontrons au niveau national trouveraient presque spontanément leur solution au niveau européen… l’addition de toutes nos misères politique ne fait pas une richesse commune…

Bon je n’ai pas trop le temps de développer plus (ni de mettre toutes mes idées au clair, si cela même était possible…)

La suite au prochain épisode...

vendredi 27 avril 2007

Alors on fait quoi?

face à la victoire de Sarkosy qui s'annonce à la vue du score d'une gauche (dans toutes ses composantes) historiquement bas, il faut gagner du temps et Résister, résister, résister!

Essayons de barrer la route à Sarkosy, sans malheureusement se faire trop d'illusion sur cette possibilité.

Je voterai , malgré tout, Royal, en me bouchant le nez ... En ne sachant pas si je ne devrai pas pleurer quand même si (par "miracle") elle l'emportait...

En tout cas essayons de sauver des points d'appuis au législative... organisons la guerre de positions, construisons des casemates et relisons Gramsci...