dimanche 10 juin 2007

A propos de gauche et d'avenir...

Un texte "l’appel de Gauche Avenir" a été publié il y a quelques jours avec les signatures de, quelques personnalité de la "gauche du PS" (PRS et fabiusien) et quelques communistes. Voilà ce que nous pouvons lire dans cet Appel : "nous voulons contribuer, en dehors des partis, de leurs enjeux de pouvoir et des rivalités de personnes, à cette redéfinition". Egalement : "Des débats « ont commencé à s’engager dans de multiples lieux : associations, clubs, partis, milieux universitaires.. ; Gauche Avenir se propose d’être un lieu d’engagement individuel mais aussi un carrefour de ces différentes initiatives ».

Fort bien, mais tout cela me donne un peu l'impression d'observer des fourmis qui courent affolées dans tous les sens après que leur fourmilière ait été bouleversée par un gamin irascible.

Encore une fois, on cherche fébrilement à ne pas rester seul, à s'agréger, à faire du mécano politique ... Et contrairement à ce qu'on veut faire croire cela n'a rien , mais vraiment rien, à voir avec la construction d'une issue, avec la reconstruction d'une perspective communiste. Car rien n'est plus vide de contenu que la notion de "Gauche". L'utilisation de cette notion néglige complètement que "la gauche" a rassemblé au cours de l'histoire des forces particulièrement disparates : quels points communs entre "la gauche parlementaire" sous louis Philippe, "la gauche" au début de la troisième république et "la gauche " d'aujourd'hui?
Et si il peut y avoir un intérêt à discuter avec des forces "à gauche" de "l'échiquier politique" pour des militants se revendiquant du communisme, le but ne peut être simplement celui de refonder une "gauche" plus ferme sur ses valeurs (ce qui peut être le but d'un Mélanchon je le comprend bien). Le but des communistes ne peut être pour moi que de reforger l'outil politique qui permettrait de construire un bloc social autour d'une perspective explicitement socialiste dans le sens ou il s'agit d'entamer un processus de dépassement/rupture du capitalisme(je viens de dire au moins deux ou trois gros mots là). Non pas dans une démarches volontaristes ou politicienne (et opportuniste)mais en partant d'où en est l'état de conscience du salariat et en contribuant aussi à ce que les classes subalternes puissent se penser comme acteurs du changement.

Bon tout ce que j'écris est un peu langue de bois mais je crois qu'il faut arrêter de rester strictement dans le champ politique (c'est l'impasse des club , des comité anti libéraux etc...)et poser la question de l'intervention dans l'ensemble des champs sociaux et penser aussi d'autre forme d'intervention au sein de l'appareil d'état.

En tout cas le principal obstacle ce n'est pas la dispersion des forces et organisations de gauches, mais leur coupure avec les classes populaires, conséquence aussi de la décomposition de l'identité des classes populaires (et de la conscience de leurs intérêts propres) et du délitement des solidarités au sein du salariat... (processus issu directement de la décision prise à partir de 1983 d'écraser durablement les salaires et donc nécessairement d'écraser les points de résistances (y compris intellectuels et théoriques )du salariat...

Sinon j'ai bien conscience que ce que j'écris est très mécaniste et trop simpliste...

Caius

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