mardi 27 janvier 2009

Oradour sur Gaza


Les témoignages sur les massacres à Gaza, après le blocus de l'information réalisée par l'armée israélienne pendant l'agression, commencent à paraitre dans la presse.
Voici un extrait du blog du maire de Bagnolet, Marc Everbecq, qui était à Gaza ces jours-ci :

"[...]au hasard de notre rencontre, nous abordons un homme seul qui tourne autour de l’amas de béton que constitue sa maison détruite. L’homme s’appelle Khaled M’hammed Abd Rabo. Il nous parle. L’indicible est dans son regard. « Le 7 janvier, entre 12 heures et 13 heures trois chars israéliens se sont postés dans notre quartier. Ici nos maisons sont à découvert. Israël est proche. Il n’y a pas de Hamas ici. Nous sommes plutôt des communistes. Nous n’avons pas d’armes. Pas dans ce quartier. Un des trois chars est venu prendre position avec son canon juste en face de la porte d’entrée de la maison. Avec le mégaphone ils nous ont hurlé de sortir de la maison. Je vivais là avec ma femme, ma mère qui a soixante ans, et mes trois filles. Nous sommes sortis avec un drapeau blanc que nous avons confectionné avec un bout de tissu. En sortant, au bout d’un petit moment, nous avions en face de nous deux soldats qui étaient assis sur le char avec le canon pointé vers nous. Les deux soldats mangeaient des barres de chocolat et des chips. Ils ne nous ont rien dit. On est resté debout devant la maison comme cela pendant un bon moment. Et puis un troisième soldat est sorti du char avec un fusil mitrailleur et s’est mis à tirer sur les enfants. Ma fille de deux ans a été touchée. Elle gisait par terre avec le ventre ouvert. J’ai essayé de remettre ses entrailles à l’intérieur. Mais ils m’ont ordonné d’arrêter. Ensuite ils ont tiré sur ma deuxième fille de sept ans. Ma femme criait au secours. Elle hurlait partout. Et puis ils ont tiré sur elle à trois reprises. Ils ont tué aussi ma mère. Et enfin sur la troisième fille. Qui n’est pas morte. Son corps s’est comme plié en deux et comme si son dos s’était retrouvé devant. Les deux autres soldats continuaient pendant ce temps-là à manger des chips. Au bout de deux heures et demie, une ambulance du Croissant rouge est venue. Le char a tiré sur elle et est allé l’écraser en lui roulant dessus. A ce moment-là j’ai voulu mourir moi aussi. J’attendais qu’ils me tuent. Je les ai imploré de le faire. Ils m’ont répondu que maintenant je pouvais rester en vie. J’ai pris ma fille blessée et encore en vie dans mes bras. J’ai marché en direction de l’hôpital qui est à deux kilomètres. Un vieil homme sur une carriole tirée par un âne s’est arrêté pour me secourir et m’aider à transporter ma fille. Ils ont tiré sur le type en lui mettant une balle dans la tête. J’ai réussi à aller à l’hôpital. Ma troisième fille a ensuite été emmenée en Belgique. Les médecins ont dit qu’elle sera paralysée à vie. Voilà, moi mes enfants ils les ont abattus. Dites leur que c’est pas le Hamas ici. C’est des communistes. » Khaled nous conduit voir ce qu’il reste de l’ambulance complètement détruite. Des jeunes, venus écouter le témoignage, nous amènent des morceaux de phosphore. Nous ne les avions pas remarqués. En fait le sol est truffé de ces morceaux qui ressemblent à des petites pierres. Ils mettent un de ces morceaux dans une flamme pour nous montrer les qualités incendiaires du phosphore. Un feu très puissant et blanc qui dure plusieurs longues minutes. De quoi mettre le feu partout et tout brûler en un temps record. Des personnes comme Khaled il y en a plusieurs dans cette zone qui ressemble à l’enfer. Une équipe de M6 se trouve là. Nous lui indiquons la présence de Khaled qui vient de nous apporter son témoignage. Le lendemain, j’ai appris que M6 avait donné la parole à Khaled dans les informations du soir. Les journalistes étaient comme nous, saisis d’effroi. Dans ses situations nous ressentons un sentiment d’immense humiliation. On se sent soi-même touché. Notre part d’Humanité est souillée, violée, piétinée. On atteint ce qu’il y a de pire au fond de chaque être humain. Et puis immédiatement c’est le sentiment de colère et de révolte qui prend le dessus. Dans la délégation, quelqu’un a dit : « cela pourrait bien ressembler à Oradour-sur-Gaza. » [...]"

vendredi 23 janvier 2009

This land is your land

Le jour de l'investiture de Barack Hussein Obama, au moins un moment, on a pu oublier que les Etats-Unis ne furent pas seulement la pays des politiciens ploutocrates, des Bush ou des Kennedy, mais aussi celui de pete Seeger etWoody Guthrie, lui qui avait écrit sur sa guitare "This Machine Kills Fascists", un pays où les communistes, seuls ou presques, défendaient les "nègres", les immigrants, les ouvriers...

Alors écoutons Peter Seeger et Bruce Spingteen "This land is your land"...

Sur les places de la ville - Dans l'ombre du clocher
Près du bureau de l'aide sociale - Je vois mon peuple
Et certains se plaignent et certains se demandent
Si ce pays est encore fait pour toi et moi?



Et on relira les réflexion de De Fidel Castro devant cette cérémonie :

"mardi dernier, le 20 janvier 2009, barak obama a été investi à la tête de l’empire en tant que onzième président des etats unis depuis le triomphe de la révolution cubaine en janvier 1959.

Nul ne pouvait douter de sa sincerité quand il affirme qu’il fera de son pays un modèle de liberté, de respect des droits de l’homme dans le monde et d’indépendance des autres peuples.Ceci dit sans vouloir offenser qui que ce soit, bien entendu, hormis les misanthropes un peu partout dans le monde. Il a déjà affirmé sans ciller que la prison et les tortures cesseraient immédiatement sutr la base illégale de Guantanamo ce qui commence à jeter le doute chez ceux qui rendent hommage à la terreur comme instrument ineluctable de la politique extérieure de leur pays.

Le visage intelligent et noble du premier président noir des Etats-unis depuis leur fondation comme république indépendante vouilà deux siècles et un tiers s’était transformé sous l’inspiration d’Abraham Lincoln et de martin Luther King au point qu’il est devenu un symbole vivant du rêve américain.

Néanmoins même s’il a surmonté bien des épreuves, Obama n’a pas encore affronté la principale de toutes: que fera-t-il très bientôt quand l’immense pouvoir qu’il vient de saisir s’avèrera absolument inutile pour surmonter les contradictions insolubles parce qu’antagonistes du système."

Fidel Castro, 22 janvier 2009

lundi 19 janvier 2009

mille trois cent quinze

En trois semaines d'agression israélienne : au moins 1.315 Palestiniens ont été tués, dont 410 enfants et 108 femmes, et plus de 5.300 blessés, selon les services d'urgence de Gaza
Sept cents civils palestiniens ont été tués depuis le début de l'offensive, selon les médecins gazaouis.
Selon des source proche du Hamas, on fait par ailleurs état de 20.000 habitations endommagées, dont 5.000 détruites. Seraient également détruits 16 bâtiments administratifs et 20 mosquées.

Et pour répondre aux mensonges de la propagande sioniste encore un article de Domenico Losurdo :

Qui a recours aux boucliers humains : Hamas ou Israël ?

Dans une tentative, ces jours ci, de dévier l’indignation de l’opinion publique pour le massacre de la population civile perpétrée par les bombardements terroristes de l’aviation israélienne, une campagne multimédia clairement planifiée par Tel Aviv martèle de façon obsessive ce refrain : oui, c’est vrai, des femmes et des enfants palestiniens sont tués et martyrisés en masse par les bombes israéliennes (et étasuniennes), avec aussi le recours à des armes interdites par les conventions internationales, mais c’est de la faute de… Hamas, qui se sert de femmes et d’enfants comme boucliers humains.

Or voici ce qu’écrivait sur le « International Herald Tribune » du 22 juin 2006 Haïm Watzman qui avait auparavant milité dans les rangs de l’armée de Tel Aviv :

« Il y a neuf mois, la Cour Suprême d’Israël a interdit à l’armée israélienne d’utiliser des civils (palestiniens) comme bouclier humain lorsqu’elle faisait irruption dans les maisons pour arrêter des combattants palestiniens. La semaine dernière, le quotidien israélien Ha’aretz a rapporté que la conséquence de cette décision a été de placer les civils palestiniens dans une situation de danger plus grave encore : les soldats n’entrent plus dans les maisons pour chercher leurs cibles, l’armée utilise des bulldozers pour abattre les maisons ».

Donc, nous apprenons de source non suspecte que ceux qui utilisent comme boucliers humains les Untermenschen palestiniens sont justement ceux-là même qui prétendent aujourd’hui taxer la résistance de barbare. Quand l’armée de Tel Aviv interrompt cette pratique, ce n’est que pour ensevelir ses victimes plus rapidement et sans distinction.

Et pourtant, si l’on en juge par la campagne multimédia en cours, il n’est pas licite de mettre en doute la vérité officielle, en base de quoi ceux qui ont recours à la pratique des boucliers humains ne peuvent être que les barbares du Hamas, et les Palestiniens, les arabes et les musulmans en général, incapables de comprendre la valeur de la vie humaine.

Comment expliquer le succès de ce stéréotype ? Quelques semaines après le début de l’opération Barberousse, stupéfait par la résistance acharnée rencontrée en Union Soviétique par l’armée hitlérienne, Goebbels, le 11 août 1941, note dans son journal : « Pour les Russes la vie même joue un rôle assez subalterne, elle a moins de valeur qu’une limonade. Ils renoncent, de ce fait, à la vie sans une plainte. C’est ainsi que s’explique en grande partie l’obtuse résistance que les bolcheviks opposent à l’attaque allemande ». Sur les grands moyens d’ « information » italiens et occidentaux Goebbels célèbre ces jours ci son triomphe posthume.

(Pour un plus ample traitement des thèmes référés ici, je renvoie à mon ouvrage : « Il linguaggio dell’Impero », Laterza, 2007 première édition) (« Le langage de l’Empire. Lexique de la domination américaine » traduction en cours, NdT)

Domenico Losurdo
17 janvier 2009

La version originale de cet article sera disponible sur le site de l’auteur :
http://domenicolosurdo.blogspot.com/
(Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio)

jeudi 15 janvier 2009

mille quatre-vingt-dix


Bilan des assassins sionistes à Gaza : 1.090 Palestiniens ont été tués, dont 355 enfants et 100 femmes, et plus de 5.000 blessés, selon un dernier bilan des services d'urgence à Gaza.

Image : Bruegel l'Ancien, "Le Triomphe de la Mort" (détail).

mercredi 14 janvier 2009

mille treize.


Le nombre de morts a atteint 1.013 et celui de blessés plus de 4.700, selon le dernier bilan fourni en fin de journée par le chef des services d'urgence à Gaza. Au moins 315 enfants et 100 femmes figurent parmi les morts de l'agression israélienne.

Image : Bruegel l'Ancien, "Le Triomphe de la Mort" (détail).

lundi 12 janvier 2009

neuf cent dix-sept

Selon le chef des services d'urgences à Gaza, Mouawiya Hassanein, 917 Palestiniens ont été tués dans l'agression israélienne contre Gaza, dont 277 enfants, 97 femmes et 92 personnes âgées et plus de 4.100 autres ont été blessés.

Image : Bruegel l'Ancien, "Le Triomphe de la Mort" (détail).

dimanche 11 janvier 2009

Les charniers - Eugène Guillevic



Passez entre les fleurs et regardez :
Au bout du pré c'est le charnier.

Pas plus de cent, mais bien en tas,
Ventre d'insecte un peu géant
Avec des pieds à travers tout.

Le sexe est dit par les souliers
Les regards ont coulé sans doute ;

- Eux aussi
Préféraient les fleurs
*
A l'un des bords du charnier,
Légèrement en l'air et hardie
Une jambe - de femme
Bien sûr -

Une jambe jeune
Avec un bas noir
Et une cuisse
Une vraie,

Jeune - et rien
Rien.
*
Le linge n'est pas
Ce qui pourrit le plus vite.

On en voit par là
Durci de matières.

Il donne l'apparence
De chair à cacher qui tiendraient encore.
*
Combien ont su pourquoi,
Combien sont morts sachant,
Combien n'ont pas su quoi ?

Ceux qui auront pleuré,
Leurs yeux sont tout pareils,
C'est des trous dans des os
Ou c'est du plomb qui fond.
*
Ils ont dit oui
A la pourriture

Ils ont accepté
Ils nous ont quittés.

Nous n'avons rien à voir
Avec leur pourriture.
*
On va autant qu'on peut,
Les séparer,

Mettre chacun d'eux
Dans un trou à lui,

Parce qu'ensemble
Ils font trop de silence contre le bruit.
*
Si ce n'était pas impossible
Absolument,
On dirait une femme
Comblée par l'amour
Et qui va dormir.
*
Quand la bouche est ouverte
Ou bien ce qui en reste,

C'est qu'ils ont dû chanter,
Qu'ils ont crié victoire,

Ou c'est le maxillaire
Qui leur tombait de peur.

- Peut-être par hasard
Et la terre est entrée.
*
Il y a des endoits où l'on ne sait plus
Si c'est la terre glaise ou si c'est de la chair.

Et l'on est heureux que la terre, partout,
Soir pareille et colle.
*
Encore s'ils devenaient aussitôt
Des squelettes,

Aussi nets et durs
Que de vrais squelettes
Et pas cette masse
Avec la boue.
*
Lequel de nous voudrait
Se coucher parmi eux

Une heure, une heure ou deux,
Simplement pour l'hommage.
*
Où est la plaie
Qui fait réponse ?

Où est la plaie des corps vivants ?


Où est la plaie

Pour qu'on la vole,
Qu'on la guérisse.
*
Ici
Ne repose pas,
Ici ou là, jamais
Ne reposera

Ce qui reste
Ce qui restera
De ces corps-là.

Exécutoire - Gallimard 1947

Image : Bruegel l'Ancien, "Le Triomphe de la Mort" (détail).

jeudi 8 janvier 2009

Les « Protocoles des Sages de l’Islam »

Ou Comment se construisent les légendes noires...
par Domenico Losurdo


En feuilletant sur Internet les réactions à mon dernier livre (
Stalin, Storia e critica di una leggenda nera - Staline, Histoire et critique d’une légende noire-, Ed. Carocci 2008), apparaissent à côté de commentaires largement positifs quelques signes d’incrédulité : est-il donc possible que les infamies attribuées à Staline et accréditées par un consensus général soient le plus souvent le résultat de distorsions et parfois de véritables falsifications historiques ?

C’est à ces lecteurs en particulier que je voudrais suggérer une réflexion à partir des événements de la chronique de ces jours ci. Nous avons tous sous les yeux la tragédie du peuple palestinien à Gaza, d’abord affamé par le blocus et maintenant envahi et massacré par la terrible machine de guerre israélienne. Voyons comment réagissent les grands organes d’ « information ». Sur le «
Corriere della Sera » du 29 décembre, l’éditorial de Piero Ostellino sentence : « L’article 7 de la Charte de Hamas ne défend pas seulement la destruction d’Israël, mais l’extermination des juifs, comme l’affirme le président iranien Ahmadinejad ». On notera que, tout en faisant une affirmation extrêmement grave, le journaliste ne rapporte aucune citation textuelle : il exige d’être cru sur parole. Quelques jours plus tard (3 janvier) sur le même quotidien, Ernesto Galli della Loggia remet ça. A la vérité, celui- ci ne parle plus de Ahmadinejad. Peut-être s’est-il aperçu de la bévue de son collègue. Après Israël, l’Iran est le pays du Proche-Orient qui abrite le plus de juifs, (20.000), et ceux-ci ne semblent pas subir de persécutions. En tout cas, les Palestiniens des territoires occupés ne pourraient qu’envier le sort des juifs qui vivent en Iran, lesquels non seulement n’ont pas été exterminés mais ne doivent même pas faire face à la menace de « transfert », que les sionistes les plus radicaux projettent sur les arabes israéliens.

Evidemment, Galli della Loggia survole ça de haut. Il se borne à se taire sur Ahmadinejad. En compensation, il augmente la dose sur un autre point essentiel : Le Hamas ne se borne pas à exiger « l’extermination des juifs » israéliens, comme l’affirme Ostellino. Il ne faut pas s’arrêter à mi-chemin dans la dénonciation des méfaits des barbares : « Le Hamas souhaite l’élimination de tous les juifs de la face de la terre » («
Corriere della Sera », du 3 janvier). Dans ce cas aussi, on n’apporte pas l’ombre d’une preuve : la rigueur scientifique est la dernière préoccupation de Galli della Loggia, à qui il faut par contre reconnaître le courage de défier le ridicule : selon ses analyses, les « terroristes » palestiniens se proposent de liquider la machine guerrière non seulement d’Israël mais même celle des Usa, afin de terminer les infamies dont l’éditorialiste du « Corriere della Sera » dénonce l’ampleur planétaire. Par ailleurs, ceux qui sont capables d’infliger une défaite décisive à la superpuissance mondiale, en plus d’Israël, peuvent bien aspirer à la domination mondiale. En somme : c’est comme si Galli mettait finalement à jour Les protocoles des Sages de l’Islam !

Et tout comme, à leur époque,
Les protocoles des Sages de Sion, Les protocoles de Sages de l’Islam ont désormais valeur de vérité acquise, et ne nécessitent aucune démonstration. Sur « La Stampa » du 5 janvier, Enzo Bettiza donne immédiatement la signification des bombardements massifs d’Israël, déchaînés depuis le ciel, la mer et la terre, avec recours d’ailleurs à des armes interdites par les conventions internationales, contre une population substantiellement sans défenses : « C’est une opération de gendarmerie drastique et très violente d’un pays menacé d’extermination par une secte qui a juré de l’extirper de la face de la terre ». Cette thèse, répétée jusqu'à l’obsession, vient s’inscrire dans le cadre d’une tradition bien précise. Entre le 18ème et le 19ème siècle le modéré abbé Grégoire se battait pour l’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises : il allait être taxé de leader des "blancophages", ces noirs barbares et avides de se repaître de chair des hommes blancs. Quelques décennies plus tard,quelque chose de similaire se passa aux Etats-Unis d’Amérique : les abolitionnistes, souvent de foi chrétienne et d’orientation non-violente, exigeaient « la destruction complète de l’institution de l’esclavage » ; ils furent promptement accusés de vouloir exterminer la race blanche. A la moitié du 20ème encore, en Afrique du Sud, les champions de l’apartheid refusaient les droits politiques aux noirs, avec comme argument qu’un éventuel gouvernement noir aurait signifié l’extermination systématique des colons blancs et des blancs dans leur totalité.

La légende noire en vogue de nos jours est particulièrement ridicule : le Hamas, à plusieurs reprises, a fait comprendre la possibilité d’un compromis, si Israël acceptait de revenir aux frontières de 67. Comme tout le monde sait ou devrait savoir, ce qui rend de plus en plus problématique et peut-être désormais impossible la solution à deux Etats, c’est l’expansion ininterrompue des colonies israéliennes dans les territoires occupés. Et pourtant, la substitution à l’actuel Israël en tant qu’ « Etat des Juifs » d’un état binational qui soit en même temps celui des juifs et des palestiniens, en garantissant l’égalité à tous, ne comporterait en aucune manière l’extermination des Juifs, exactement comme la destruction de l’Etat racial blanc, dans le Sud des Etats-Unis d’abord puis en Afrique du Sud n’a certes pas signifié l’anéantissement des blancs. En réalité, ceux qui agitent d’une manière ou d’une autre
Les protocoles des Sages de l’Islam veulent transformer les victimes en bourreaux et les bourreaux en victimes.

Non moins grotesques et non moins instrumentalisées sont aujourd’hui les mythologies en vogue sur Staline et le mouvement communiste dans sa totalité. Qu’on prenne la thèse de l’ « holocauste de la faim » ou « famine terroriste » que l’Union Soviétique aurait imposé au peuple ukrainien dans les années 30. En soutien de cette thèse il n’existe et il n’est apporté aucune preuve. Mais cela non plus n’est pas le point essentiel. La légende noire diffusée de façon planifiée surtout à l’époque de Reagan et au moment de la Guerre froide sert à mettre sous le boisseau le fait que la « famine terroriste » reprochée à Staline, a été depuis des siècles mise en acte par l’Occident libéral et, en particulier, contre les peuples colonisés ou qu’il aurait voulu réduire à des conditions coloniales ou semi-coloniales.


C’est ce que j’ai essayé de démontrer dans mon livre. Immédiatement après la grande révolution Noire qui à la fin du 18ème siècle à Saint Domingue/Haïti brisait en même temps les chaînes de la domination coloniale et celles de l’institution de l’esclavage, les Etats-Unis répondaient par les déclarations de Thomas Jefferson, en déclarant vouloir réduire à l’inanition (
starvation) le pays qui avait eu l’effronterie d’abolir l’esclavage. Le même comportement a été adopté au 20ème siècle. Déjà les lendemains d’Octobre 1917, Herbert Hoover, à l’époque haut représentant de l’administration Wilson, puis président des Etats-Unis, agitait de façon explicite la menace de la « faim absolue » et de la « mort par inanition » non seulement contre la Russie soviétique mais contre tous les peuples prêts à se laisser contaminer par la révolution bolchevique. Au début des années 60, un collaborateur de l’administration Kennedy, Walt W. Rostow, se vantait du fait que les Etats-Unis étaient arrivés à retarder pour « des dizaines d’années » le développement économique de la République Populaire de Chine !

C’est une politique qui continue aujourd’hui encore : tout le monde sait que l’impérialisme essaie d’étrangler économiquement Cuba, et si possible de le réduire à la condition de Gaza, où les oppresseurs peuvent exercer leur pouvoir de vie et de mort, bien avant même leurs bombardements terroristes, avec, déjà, le contrôle des ressources vitales.
Nous sommes ainsi revenus à la Palestine. Avant de subir l’horreur qu’il subit aujourd’hui, le peuple de Gaza avait été frappé par une politique prolongée qui essayait de l’affamer, de l’assoiffer et de le priver de lumière électrique, de médicaments, et de le réduire à l’épuisement et au désespoir. En plus du fait que le gouvernement de Tel Aviv se réservait le droit de procéder comme d’habitude, malgré la « trêve », aux exécutions extrajudiciaires de ses ennemis. A savoir qu’avant même d’être envahie par une armée ressemblant à un peloton d’exécution gigantesque et expérimenté, Gaza était déjà l’objet d’une politique d’agression et de guerre. En même temps, une puissance militaire de feu multimédiatique s’est déchaînée surtout en Occident pour anéantir toute résistance critique à la thèse fausse et menteuse selon laquelle Israël serait ces jours ci engagé dans une opération d’autodéfense : que personne n’ose mettre en doute l’authenticité des « Protocoles des Sages de l’Islam » !

Voilà comment on construit les légendes noires : celle d’aujourd’hui scelle la tragédie du peuple palestinien (le peuple martyr, par excellence, de notre époque), tout comme celles qui, en dépeignant Staline comme un monstre et en réduisant à une histoire criminelle le processus qui a commencé avec la révolution d’Octobre, entendent priver les peuples opprimés de tout espoir et perspective d’émancipation.


Domenico Losurdo
6 janvier 2009
Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

Image : Bruegel l'Ancien, "Le Triomphe de la Mort" (détail).

mercredi 7 janvier 2009

SIX CENT QUATRE-VINGT-NEUF


Selon une dépêche AFP de cet après-midi, l'agression israélienne contre Gaza a couté la vie à au moins 689 Palestiniens, dont 220 enfants, et fait quelque 3.000 blessés depuis son lancement le 27 décembre, selon les services d'urgence palestiniens.

Mais heureusement le gouvernement sioniste a décidé d'accorder du repos à ses soldats : ils pourront interrompre le massacre entre 11h et 14 h tous les jours.

Image : Bruegel l'Ancien, "Le Triomphe de la Mort" (détail).

mardi 6 janvier 2009

SIX CENT VINGT-NEUF


629, c'est le nombre de palestiniens, dont, un nombre croissant de civils, tués par l'agression sioniste à Gaza, ce mardi 6 janvier à 19h43 .

Aujourd'hui, une quarantaine de civils, réfugiés dans une école de l'ONU, ont été assassinés par la soldatesque sioniste.

Image : Bruegel l'Ancien, "Le Triomphe de la Mort" (détail).

Gaza : Les raisons de la guerre, par Chris McGreal


Image : Pieter Bruegel l'Ancien, "Le Triomphe de la Mort", 1562, Huile sur panneau, 117 × 162 cm, Madrid, Musée du Prado

The Observer, 4 janvier 2008

Il s’agit d’une guerre sur deux fronts. Depuis plusieurs mois, alors qu’Israël se préparait à lancer une nouvelle vague de violence contre la bande de Gaza, il était devenu clair que l’attaque du Hamas et de « l’infrastructure du terrorisme », incluant des postes de police, des habitations et des mosquées, serait une opération menée tambour battant.

Israël a également compris qu’une opération jumelée serait nécessaire afin de persuader le reste du monde de la justesse de sa cause, même lorsque les morgues recevraient les corps de femmes d’enfants palestiniens. Il fallait aussi veiller à ce que cette guerre soit considérée non pas en termes d’occupation mais comme un combat de l’occident contre le terrorisme et une confrontation avec l’Iran.

Après la débâcle de l’invasion du Liban en 2006- qui fut non seulement pour Israël un désastre militaire, mais aussi politique et diplomatique - Le gouvernement de Tel-Aviv a passé des mois a préparer l’assaut sur Gaza, tant au plan intérieur qu’international, en exerçant avec calme mais énergie un lobbying sur les gouvernements et les diplomates étrangers, en particulier en Europe et dans certaines parties du monde Arabe.

Une nouvelle Direction de l’Information a été créée pour influencer les médias, avec un certain succès. Et quand l’attaque a commencé, il y a un peu plus d’une semaine, une marée de diplomates, de groupes de pression, de blogs et d’autres partisans d’Israël ont commencé à marteler une série de messages soigneusement élaborés, destinés à veiller à ce que Israël soit perçu comme la victime, alors même que ses bombardements ont tué plus de 430 Palestiniens durant la dernière semaine, dont au moins un tiers sont des civils ou des policiers [...]

Lire la suite de l'article sur le Blog de Danielle Bleitrach :

jeudi 1 janvier 2009

2009

BONNE ANNEE 2009 A TOUS !
ET ROUGE! QUELLE SOIT ROUGE!!


Et que la résistance palestinienne battent les sionistes assassins! et si 2009 était la fin de l'impunité pour l'état Israélien et les criminels qui le dirigent?