mardi 17 février 2009

Veltroni s'en va... et laisse la gauche en miette

Alors que, comme partout en Europe la colère sociale monte en Italie, les stratégies suivies par les anciens partis de gauches continuent de distiller leur effets mortifères.
Dernière victime, Walter Veltroni, le dirigeant du Parti Démocrate. Lui qui avait déjà contribué à faire tomber le gouvernement Prodi II en affaiblissement l'ensemble de la gauche par les pratiques hégémoniques du nouveau Parti démocrate; qui a fait disparaitre, de fait, le dernier grand parti laïc qu'était les DS (démocrates de gauche), successeur social-démocrates du PCI; qui a laissé Rome au fasciste Alemano; qui s'est entendu avec Berlusconi pour instaurer un barrage électoral de 4% aux européennes, pénalisant les petits partis de gauches déjà éliminés du Parlement;
Veltroni, après avoir détruit la gauche, vient de démissionner de la direction du Parti Démocrate.Il n'aura pas survécu à la nouvelle défaite cuisante subie par son parti lors des élections régionale en Sardaigne.
Son candidat à la présidence de la région est distancé de plus de 9%, le Parti Démocrates perd 11 points par rapport au dernière élection régionale en 2004 et s'effondre avec moins de 25%.
Ce recul ne profite guère à la gauche : si l'Italie des Valeurs de Di Pietro passe de 4% à 5,1 et le Parti des communistes italiens de 1,8% à 2%, Rifondazione Comunista recule de 4% à 3,1%. A noter que les deux partis communistes , si on additionne leurs scores, atteignent ensemble les 5,1% soit un meilleur score que toute la Gauche arc en ciel aux élection législatives de 2008 (3,8%), et ce sans les verts qui partaient sous leurs propres couleurs (ainsi qu'une autre liste Sinistra per la Sardegna, soutenue par la Gauche démocratique (ex DS) et conduite par 3 ex conseiller régionaux de Rifondazione, exclus en 2007 sur la base de désaccords locaux et qui a obtenu 1,5%).
Ce fait n'est pas sans intérêt alors que la perspectives d'une listes réunissant les deux parti communistes à élections européennes de juin semble possible.
Mais ce rapprochement se fait dans des conditions difficiles, puisque le courant bertinotien du PRC, qui avait perdu la majorité lors du congrès de Cantiano cet été, a fait scission et s'est engagé dans la construction d'une liste rassemblant les Verts et les anciens démocrates de gauches restés hors du PD. Dans ce contexte la démission de Veltroni ne peut que réjouir cette nouvelle gauche qui a rompu avec le PRC . Leur espoir réside dans l'éclatement du PD et la constitution d'un parti de gauche dirigé par d'Alema en bref la reconstitution (en plus petit) du PDS, parti que les mêmes,du moins les anciens membres du PRC, avaient refusé de rallier en son temps en créant Rifondazione Comunista... Sic transit gloria mundi

Caius

jeudi 12 février 2009

Grève générale


Ce 13février, à l'initiative de ses fédérations des métallurgistes Fiom et des fonctionnaires, la grande confédération syndicale italienne, la CGIL, appel à une nouvelle grève nationale contre le patronat italien et le gouvernement Berlusconi. Une grande manifestation est prévue à Rome.
Et en ces temps de résistance universitaire, voici un communiqué de la CGIL qui montre que le lien peut être fait entre lutte à l'école et à l'université et revendication de l'ensemble des salariés :

Communiquée de presse conjoint Fp-Cgil Nationale, Fiom-Cgil Nationale

La mobilisation du 13 Février, convoquée pas nos syndicats catégoriels est la première manifestation qui se déroule après l’accord minoritaire avec le gouvernement, accord qui prive le monde du travail de droits acquis durant de nombreuses années de lutte . C’est en outre un accord qui frappe les jeunes générations, leur avenir, leur salaire, leurs familles. Cela dans un contexte où l’accès au savoir est fortement limité, où la perte du pouvoir d’achat des travailleurs devient un élément supplémentaire de renforcement des barrières sociales.
Notre grève est soutenue par une grande partie du monde universitaire et étudiant, qui depuis longtemps a entamé une profonde réflexion sur la nécessité de construire une alliance entre le monde du travail et celui de l’école et de l’université.
Aujourd’hui les étudiants de l’Union des Universitaires et le syndicat étudiant ont lancé un appel qui constitue un signal important de soutien à notre mobilisation. le Rete degli Studenti Medi (REDS) a adhéré à l’appel ainsi que le mouvement des collectifs universitaires en lutte qui adhère à notre grève et discute dans les assemblées, en ce moment, des formes et des modalités de participation à notre journée d’action, dans le respect des identité et des pratiques de chacun.
La notre est une grève d’unité entre le monde du travail public et privé. La présence des étudiants y a ajouté une valeur, l’unité entre les générations, entre le monde du travail et celui du savoir.
Cette unité est stratégique précisément parce que les nouvelles générations sont soumises aujourd’hui à un processus de prévarication des temps de la vie, des études et du travail, qui en fait une des catégories les plus frappées par la crise et le déclin de notre société. “Ce n’est pas nous qui payerons la crise” est un slogan qui nous unit car précisément nous réunissent des valeurs parmi lesquelles la première est la solidarité.
Le soutien est donc mutuel, car nous comprenons qu’il n'y a pas de sociétés égalitaires qui ne garantissent et ne promeuvent le droit à l’éducation et au savoir, libre et ouvert pour tous
Nous invitons tous les étudiante et les étudiants à s’unir à notre lutte.

Rome, le 5 Février 2009