jeudi 27 septembre 2007

L'union est un combat...

Bonjour à tous

Pas trop le temps de bloguer en ce moment...

Justes quelques réflexions sur un débat qui a court à gauche du PS et singulièrement parmi les communistes. En effet face aux dérives libérales et droitière du PS, que chacun peut constater, il serait bon de constituer pour les prochaines municipales des listes vraiment de gauche et excluant en général les représentant du PS quitte à faire, sur la base d’un programme clair une alliance au second tour. A Paris par exemple de nombreux militants communistes réclament la constitution, à l’image des Verts, de liste autonome du PCF, élargie à d’autres militants de gauches et éventuellement à la LCR.

Pour ma part je ne partage pas cette position.

Pour une raison de fond d'abord :

Je pense qu'on ne pourra rien reconstruire politiquement à gauche, à gauche du PS dans le courant révolutionnaire, sans avoir une stratégie d'alliance avec le PS ou ses avatars...

On peut se faire plaisir, et pour une large part avoir même raison en affirmant que le PS n'est plus de gauche, "centriste" (ce que par contre je ne crois pas) etc...

On peut dire que le peuple, les électeurs les citoyens sont des enfants au mieux "des adolescents" (autrefois on maudissait les dieux d'un sort trop funeste aujourd'hui on maudit l'électeur...) je pense que justement c'est cette attitude de dénégation qui nous enferme dans une posture infantilisante...

Car on ne peut nier qu'historiquement le PS (ou la sfio autrefois) a représenté et représente encore des couches sociales nombreuses, sans lesquelles la construction d'un bloc historique conduisant le changement est impossible. Et les dirigeant communiste des années 60 avaient l'intelligence de le comprendre : il savait que les PCF, pourtant hégémonique, ne pourrait construire seul ce bloc social et c'est aussi pour cela, par exemple, que des candidats communistes se sont désisté en 1967 pour des candidats socialiste arrivés pourtant en seconde position. En Italie, le monopole à gauche du PCI était justement un grave obstacle sur la constitution d'une alternative. Et aujourd'hui non seulement l"hégémonie du PS, mais sa volonté stupide d'éradiquer les représentant (même affaiblis comme le PCF) des couches sociales populaires qu'il a pourtant du mal à agréger est un facteur partiellement explicatif de ses défaites successives...

Bien sur il est nécessaire de dénoncer les dérives droitière et social-libérale du courant socialistes et en tout cas de refuser d'apparaître comme étant à la remorque du PS avec comme seul but de sauver quelques meubles (vermoulus).

Reconstruire le courant communiste doit se faire à la fois contre le PS et à la fois, non pas avec, mais dans une perspective de constitution d'un nouveau bloc social incluant la mouvance sociale-démocrate...

Dans l'état des choses actuel, qui nécessite la réaffirmation de notre caractère antagoniste, parce qu'il faut reconstruire un courant porteur d'une perspective socialiste et communiste, je suis en général pour des listes autonomes PCF aux élections (régionales, européennes...) comme j'étais favorable à un candidat communiste aux présidentielles.

Pour les municipales, le problème se pose un peu différemment. D’abord parce que la règle depuis au moins 1977, ce sont des listes communes de la gauche. Cette stratégie a permis au communistes de conquérir de très nombreuses municipalités et d’en conserver un très grand nombre depuis. De même pour le PS. Rompre avec cette stratégie d’union serait donc un acte politique très fort. Mais sans doute un acte incompris pour des élections somme toute locales.

En outre, on ne peut accepter le cœur léger de faire perdre des municipalités dirigées par les communistes. On a pu voir récemment comment un maire communiste décidé, je veux parler d’André Gérin à Vénissieux, a pu imposer un arrêté anti coupure d’eau et d’électricité.

Et même je ne crois pas que nous ayons beaucoup à gagner politiquement (et les citoyens et les couches populaires encore moins) à faire perdre au profit de la droite des municipalités dirigées par des socialistes, plus encore dans une conjoncture dominée par une droite revancharde et ultra réactionnaire. (Et bien sur je ne parle pas du problème de l’argent et des moyens).

Pour résumer, grosso modo, je suis pour la présentation de liste d’union dans la plupart des municipalités et que cela se fasse dans le cadre d’un accord national.

Je n’ai a priori pas de position différente pour Paris, même si effectivement la perspective de listes autonomes peut plus légitimement se poser qu’ailleurs, compte tenue de la politisation des enjeux locaux dans la capitale. En tout cas je pense qu’il faut en débattre à la lumière du bilan municipal de Delanoë et du PS.

D’autant plus que je ne suis pas persuadé que les élus communistes aient marqué d’une empreinte communiste satisfaisante leur mandat, qu’ils soient identifiés, même en appartenant à la majorité municipale, comme une force porteuse d’une politique différente de celle du PS pour Paris (les verts réussissent bien mieux cela ...).

Alors avant de poser l’autonomie comme principe, construisons notre projet pour Paris, faisons le bilan critique de notre participation à la municipalité parisienne et choisissons notre mode d’intervention dans la campagne (dans des listes unitaires avec le PS ou non).

En tout cas débattons-en…

Caius

mercredi 19 septembre 2007

Poussée communiste en Grèce.

Les dernières élections grecques démentent la thèse qui voue en Europe les parti communistes, en particuliers ceux qui refusent de renoncer à leur spécificité, au déclin et la marginalité.
Les résultats d'abord :
Le parti de droite Nouvelle Démocratie perd en voix et en sièges mais garde de peu la majorité absolue au Parlement . Il passe de 45,4% des suffrages aux précédentes élections à 41,8% et de 165 sièges à 152 (sur 300)

Le PASOK, le parti social démocrate, l'autre pôle du système bipolaire, non seulement ne capte pas le mécontentement populaire mais chute de 40,6 à 38,1%, passe de 117 à 102 sièges et réalise le pire résultat de son histoire.

Ce recul des deux grand partis profite dans une moindre mesure au parti LAOS, formation xénophobe d'extrême droite qui progresse de +1,6% et dépasse le seuil électoral des 3% avec 3,8% ce qui lui permet d'entrer au Parlement avec 10 sièges..

Mais ceux qui voient leurs score augmenter le plus fortement sont les deux organisations à la gauche du PASOK : les communistes du parti communiste grec (KKE + 2,3%) et la coalition de gauche écolo-socialiste SYRIZIA, ex Synaspismos (+1,8%).

SYRIZIA passe de 3,5% à 5% et de 6 à 14 sièges. La coalition récolte ainsi le mécontentement de secteurs entiers des classes moyennes qui votaient dans la passé PASOK, comme on le voit dans le vote des quartier les plus aisés d'Athènes où le vote en faveur de SYRIZA dépasse de beaucoup sa moyenne nationale et où la présence du KKE est très faible.

Quant à lui le KKE passe de 5,9% à 8,2% et de 12 à 22 sièges. Il obtient aujourd'hui, dans une phase de reflux, son meilleur résultat depuis 1990 et se rapproche de son maximum historique, même en comparaison avec sa phase héroïque au moment de la chute du Régime des Colonels (où il dépassait les 9%). Et cela malgré la scission de 1991 qui amena à la fondation et au développement de Synaspismos (qui est aussi un des partis fondateurs de la Gauche Européenne).

Le KKE obtient ses meilleurs résultats dans les aires urbaines (Athènes, Le Pirée, Thessalonique...) où il réalise souvent des scores compris entre 10 et 15% avec des pointes à 15-20% dans les quartiers ouvriers et populaires

On voit donc qu'on peut rester un parti communiste (parfois même classé comme "orthodoxe" sans que ce terme soit d'ailleurs bien définit), porteur d'une ligne stratégique anti impérialiste, s'opposant fortement à l'OTAN et aux guerres américaines en Serbie/Kosovo, en Irak.... très critique vise à vis de la construction européenne et de l'UE, et démentir par ce résultat électoral l'inéluctablilité de la disparition d'un courant communiste autonome en Europe...

Voilà qui devrait permettre aux communistes de complexifier leur réflexion dans la perspective de leur prochain congrès...

PS : Les éléments de cet articles sont tirés d'un article (en italien) de Fausto Sorini

mercredi 12 septembre 2007

Quelle parti communiste pour le 21ème siècle?

Ecoutons la contributions de deux géniaux théoriciens de la politique hélas trop tôt disparus...

"Pour le Parti d'en rire....