mercredi 19 septembre 2007

Poussée communiste en Grèce.

Les dernières élections grecques démentent la thèse qui voue en Europe les parti communistes, en particuliers ceux qui refusent de renoncer à leur spécificité, au déclin et la marginalité.
Les résultats d'abord :
Le parti de droite Nouvelle Démocratie perd en voix et en sièges mais garde de peu la majorité absolue au Parlement . Il passe de 45,4% des suffrages aux précédentes élections à 41,8% et de 165 sièges à 152 (sur 300)

Le PASOK, le parti social démocrate, l'autre pôle du système bipolaire, non seulement ne capte pas le mécontentement populaire mais chute de 40,6 à 38,1%, passe de 117 à 102 sièges et réalise le pire résultat de son histoire.

Ce recul des deux grand partis profite dans une moindre mesure au parti LAOS, formation xénophobe d'extrême droite qui progresse de +1,6% et dépasse le seuil électoral des 3% avec 3,8% ce qui lui permet d'entrer au Parlement avec 10 sièges..

Mais ceux qui voient leurs score augmenter le plus fortement sont les deux organisations à la gauche du PASOK : les communistes du parti communiste grec (KKE + 2,3%) et la coalition de gauche écolo-socialiste SYRIZIA, ex Synaspismos (+1,8%).

SYRIZIA passe de 3,5% à 5% et de 6 à 14 sièges. La coalition récolte ainsi le mécontentement de secteurs entiers des classes moyennes qui votaient dans la passé PASOK, comme on le voit dans le vote des quartier les plus aisés d'Athènes où le vote en faveur de SYRIZA dépasse de beaucoup sa moyenne nationale et où la présence du KKE est très faible.

Quant à lui le KKE passe de 5,9% à 8,2% et de 12 à 22 sièges. Il obtient aujourd'hui, dans une phase de reflux, son meilleur résultat depuis 1990 et se rapproche de son maximum historique, même en comparaison avec sa phase héroïque au moment de la chute du Régime des Colonels (où il dépassait les 9%). Et cela malgré la scission de 1991 qui amena à la fondation et au développement de Synaspismos (qui est aussi un des partis fondateurs de la Gauche Européenne).

Le KKE obtient ses meilleurs résultats dans les aires urbaines (Athènes, Le Pirée, Thessalonique...) où il réalise souvent des scores compris entre 10 et 15% avec des pointes à 15-20% dans les quartiers ouvriers et populaires

On voit donc qu'on peut rester un parti communiste (parfois même classé comme "orthodoxe" sans que ce terme soit d'ailleurs bien définit), porteur d'une ligne stratégique anti impérialiste, s'opposant fortement à l'OTAN et aux guerres américaines en Serbie/Kosovo, en Irak.... très critique vise à vis de la construction européenne et de l'UE, et démentir par ce résultat électoral l'inéluctablilité de la disparition d'un courant communiste autonome en Europe...

Voilà qui devrait permettre aux communistes de complexifier leur réflexion dans la perspective de leur prochain congrès...

PS : Les éléments de cet articles sont tirés d'un article (en italien) de Fausto Sorini

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