samedi 31 mai 2008

Monsieur tout blanc...

Pendant que l'Italie sombre le pape se réjouit du nouveau" climat" politique qui règne en Italie.

Il ne veut pas parler des miasmes napolitains ni ce des buchers contre les derniers d'entre les derniers. Non plus ce de millions de familles qu'ils n'arrivent pas à finir le mois. Le nouveau climat auquel Benoit XVI se réfère en parlant aux évêques italiens concerne le dialogue entre Pd et Pdl de berlusconi . "Nous observons avec une joie spéciale - dit le pape Ratzinger - les signaux d'un nouveau climat, plus confiant et constructif qui est lié aux rapports plus sereins qui s'esquisse entre les forces politiques et les institutions, en vertu d'une perception plus vive des responsabilités communes pour l'avenir de la Nation."


Le pape se réjouit du nouveau climat politique :
"j'ai l'impression d'être revenu au temps de ma jeunesse"

jeudi 29 mai 2008

Appel. La dérive du racisme

Voici un appel de nombreux intellectuels italiens qui alerte sur la vague de racisme qui monte en Italie .

Appel : La dérive du racisme

Nous sommes des personnes - historiens, juristes, anthropologues, sociologues et philosophes - qui s'occupent depuis longtemps de racisme. Notre vécu, nos études et notre expérience professionnelle nous ont conduit à analyser les processus de diffusion du préjugé raciste et les mécanismes d'activation du racisme de masse. Pour ces raisons les évènements de ces derniers jours suscitent chez nous une vive préoccupation : Les agressions contre les campements Rom, les déportations, les incendies dégénérant en de véritables pogroms et les graves mesures annoncées par le gouvernement sous prétexte de répondre à la demande de sécurité exprimée par une partie des citoyens. Nous ressentons le danger que quelque chose de vraiment terrible puisse arriver, quelque chose de nouveau mais pas d'inédit. La violence raciste ne naît pas aujourd’hui en Italie. Comme dans le reste de l'Europe, elle a été, entre le dix-neuvième et le vingtième siècle, un corollaire de la modernisation du pays. Au cours de ces dernières décennies elle a été alimentée par une instrumentalisation politique des effets sociaux de la globalisation, à partir de l'augmentation des flux migratoires et des conséquences des énormes écartes de salaires. De toute évidence, au cours des dernière vingt années, la gravité de certains phénomènes a été sous estimée. Malgré les nombreuses alarmes lancées, on a banalisé la diffusion de mythologies neo-ethniques et on a voulu ignorer le retour des idéologies racistes de matrice clairement nazi fasciste. Mais aujourd'hui on risque un saut qualitatif dans la mesure où tendent à sauter les dispositifs d'interdictions qui ont empêché, jusqu'à présent, la réaffirmation d'un sens commun raciste et de pratiques racistes de masse. Les événements de ces derniers jours, souvent amplifiées et déformes par la presse, risquent de réhabiliter le racisme comme réaction légitime à des comportements déviants et face à des menaces réelles ou présumées.

Mais si dans l'imaginaire collectif, le racisme cessait d'apparaître comme un pratiques répréhensible pour assumer les traits d'un "nouveau droit" ; alors vraiment nous dépasserions un seuil crucial au delà duquel pourraient se déclencher des mécanismes incontrôlables. Nous voudrions que ce signal d'alerte soit entendu par tous, à commencer par les plus hautes autorité de l'Etat, par les administrateurs locaux, par les enseignants et les responsables de l'information

La polémique politique ne nous intéresse pas. Le danger est trop grave au point qu'il peut mettre en danger les fondements même de toute cohabitation civile, comme déjà cela s'était passé au cours du siècle dernier - et alors déjà, les Roms furent parmi les victimes désignées par la violence raciste. Jamais comme aujourd'hui nous est apparu clairement à quel point Primo Levi avait raison de craindre que ce passé atroce puisse revenir.

*** Marco Aime, Etienne Balibar, Rita Bernardini, Alberto Burgio, Carlo Cartocci, Tullia Catalan, Enzo Collotti, Alessandro Dal Lago, Giuseppe Di Lello, Angelo d'Orsi, Giuseppe Faso, Mercedes Frias, Gianluca Gabrielli, Clara Gallini, Pupa Garribba, Francesco Germinario, Patrizio Gonnella, Gianfranco Laccone, Maria Immacolata Macioti, Brunello Mantelli, Giovanni Miccoli, Filippo Miraglia, Giuseppe Mosconi, Grazia Naletto, Michele Nani, Salvatore Palidda, Marco Perduca, Giovanni Pizza, Pier Paolo Poggio, Carlo Postiglione, Enrico Pugliese, Anna Maria Rivera, Rossella Ropa, Emilio Santoro, Katia Scannavini, Renate Siebert, Gianfranco Spadaccia, Elena Spinelli, Ciro Tarantino, Giacomo Todeschini, Nicola Tranfaglia, Alessandro Triulzi, Fulvio Vassallo Paleologo, Barbara Valmorin, Danilo Zolo.

Per adesioni: razzismodimassa@gmail.com

Traduit par L. A.

Illustration : Johann Whilhelm Bauer "Niobe" Amsterdam 1703

mercredi 28 mai 2008

La Rumeur : "Qui ça étonne encore"



Poursuivi en diffamation par Nicolas Sarkozy pour avoir dénoncé la violence policière dans un de ses textes, Hamé, du groupe La Rumeur, devra comparaître pour la troisième fois devant un tribunal, malgré deux relaxes.
Le nouveau procès en appel intenté par le ministère de l'intérieur contre Hamé aura lieu le mardi 3 juin à 14h devant la Cour d'appel de Versailles.

Vous pouvez apporter votre soutien à La Rumeur en signant le texte d'appel ci-dessous. La liste des signataires viendra s'ajouter au dossier de la défense.

Appel de soutien

Nous artistes, intellectuels, et citoyens, nous déclarons solidaires du groupe de rap La Rumeur, poursuivi avec acharnement et malgré deux relaxes, depuis cinq ans par le ministère de l’intérieur pour avoir publié un texte mettant en cause les violences policières depuis plusieurs décennies en France.

Nous le faisons au nom du principe fondamental de la liberté d’expression. Mais aussi parce que nous estimons qu’il est urgent que s’ouvre enfin un débat sans tabou sur les pages sombres de l’histoire de la police française.

La justice doit reconnaître qu’il n’est pas diffamatoire de revenir sur les massacres d’octobre 1961, de Charonne, ou les bavures commises depuis les années 80.

Voir le site officiel du groupe pour signer l'appel

samedi 17 mai 2008

Un vent noir souffle sur l'Italie (3)

Depuis le quotidien Il Manifesto – 17-65-08, traduction et résumé d'une série d'articles :

Face à la déferlante raciste en Italie, faute d’une mobilisation de la gauche institutionnelle, des associations commencent à organiser la riposte. Il Manifesto rapporte ainsi qu’une manifestation contre le racisme institutionnel se prépare. Une journée de mobilisation contre les mesures prévues par le gouvernement dans le domaine de la sécurité et de l’immigration pourrait avoir lieu d’ici fin mai. Cette proposition est née hier durant un meeting organisé par un cartel d’association composé d’Antigone CNCA Arci, Ora d’Aria, associazione Link, Progetto Diritti, clandestini per forza, contre la directive de l’Union Européenne dans le domaine des immigrants et des rapatriements contre le projet de sécurité du gouvernement. Il s’agit de la première parmi les manifestations d’opposition sociale organisée par le monde des associations. Complice aussi le silence des derniers jours des forces institutionnelles à commencer par le Partito Democratico. « Nous sommes frappés de stupeur et d’indignation" a déclaré Patrizio Gonnella d’Antigone « il est important que les associations et les syndicats créent un front contre cette vague de violence institutionnelle. Beaucoup des mesures promises sont une véritable propagande. Ils devront nous expliquer où trouver un demi million de lit où placer les auteurs potentiels du délit d’immigration clandestine ». Les critiques contre les deux mesures italiennes et européennes sont de la même teneur. Dans les deux cas on a parlé de « dérive » de la culture et de la politique vers une approche exclusivement répressive de la sécurité au détriment de l’accueil et de l’intégration des immigrés. Le gouvernement espagnol par la voie de la numéro deux du gouvernement, Maria Teresa Fernadez de la Vega, condamne le politique en matière d’immigration et taxe ses mesures de racisme et xénophobie. En même temps deux manifestations auront lieu aujourd’hui à Vérone à la suite du meurtre d’un jeune garçons par cinq néo fascistes de la ville connus pour leur activismes raciste homophobe et faisant l’objet d’une enquête pour possession d’armes et de symboles nazis. Tout cela se passe dans la ville dont le maire de la Ligue du Nord, Flavio Tosi, s’illustre par ses provocation anti immigrés et par la nomination à l’institut historique de la résistance d’un membre de sa majorité municipale, ex membre du Veneto Front Skinhead et membre d’un groupe nazirock « Gesta bellica » qui a même déclaré qu’il « était fier d’être fasciste ». Ainsi face à la constitution d’un « bloc social » réactionnaire raciste et xénophobe et souvent nostalgique du fascisme, la gauche institutionnelle a refusé la participation des organisations des migrants à sa manifestation. La coordination des migrants de Vérone qui voulaient défiler avec le cortège antifasciste a été priée de faire manif à part. Pourtant comme le dit l’un des organisateurs « peut être que notre appel n’a pas été compris nous nous sommes adressés à tous les citoyens. Nous sommes des citoyens, nos enfants sont des citoyens et nous sommes des nouveaux citoyens italiens. Nous essayons de revendiquer nos droits mais nous sommes isolés surtout par les partis, mêmes ceux de gauche. La journée de samedi c’est la tentative de répondre à un acte violent, le meurtre de Nicolas mais aussi au racisme et au fascisme que nous vivons quotidiennement dans notre chair. » Car Vérone n’est sure pour personne comment pouvons-nous oublier la loi Turco Napolitano (centre gauche NDT) les centres de rétention qui ont institués par un gouvernement de centre gauche. Beaucoup de personnalités ont adhéré l’appel des migrants parmi lesquels Dario Fo et Franca Rame. Le fait qu’il y a ait deux cortèges est une occasion gâchée face aux pogromes de ces derniers jours, à la centaine d’arrestation et d’expulsions, à la perspective du « paquet sécurité » présenté par le gouvernement et prévoyant l’ouverture de nouveaux centres de rétention et d’autres mesures de répression. Cela aurait été un signal très fort de dire ensemble non au fascisme ancien et nouveau. A Vérone où un jeune a été tué, et à propos duquel le président de la Chambre des Députés, Gianfranco Fini, n’a rien trouvé de mieux que de dire « il est plus grave de brûler un drapeau israélien (référence à une manifestation contre le salon du livre de Turin dédié à Israël) celle d’aujourd’hui sera aussi une occasion, pour les nouveau citoyens de dire la ville qu’ils voudraient et de préparer les nombreuses initiatives organisées par les migrants pour les jours à venir.

Illustration : Johann Heinrich Füssli (1741-1825), "Thetis pleurant la mort d'Achille" Chicago Art Institute

jeudi 15 mai 2008

Un vent noir souffle sur l'Italie (2)

Strange Fruit.
De véritables pogromes anti-Roms ont enflammé Ponticelli, à l'est de Naples où des campements de tziganes ont été incendiés ces derniers jours, dans le quartier, surnommé le "Bronx de Naples".

Un article de Marco Imarisio
pour le quotidien italien "Il Corriere della Sera" du 15 mai 2008
http://www.corriere.it/ témoigne de ce déferlement de haine et de violence, de ce vent noir qui souffle sur l'Italie. Ne nous y trompons pas, les vraie coupables ne sont pas ces napolitains qui s'en prennent à encore plus misérables qu'eux, mais la la droite et d'une partie de la "gauche" qui sème le vent de la haine..

NAPLES - Au début il y a seulement une colonne de fumée, un signal que personne ne lie à l'essaim de cyclomoteurs qui traversent le croisement de rue Argine, deux garçons en selle sur chaque scooter. L'explosion arrive quelque instant après : ce sont les bouteilles de gaz entreposées dans une baraque prise par le feu.. Les flammes arrivent jusqu'à à la limite des lampadaires, la fumée devient un nuage noir et toxique, gonflée d'ordures et de plastiques calcinés Les baraques des Rom de la rue Malibrand forment un
énorme bûcher.
Ponticelli, 13h30, le règlement de comptes avec les "tziganes" est définitif et sans pitié. La circulation qui devient folle, le son des sirènes, les camions des pompiers, des papiers noircis qui voltigent dans l'air, les agents de garde au camp qui se regardent, perplexes. Ils restaient devant, ceux à cyclomoteur sont arrivés par derrière. Ils ouvrent les bras, ensuite, ce n’est pas si grave, beaucoup des rom étaient partis dans la nuit. "Cela aurait été mieux mieux" s'ils avaient été là”, regrette un homme en polo noir Adidas. "Ceux-là on devrait tous les tuer." Il parle depuis l'habitacle de sa Fiat Punto, où est accroché bien en évidence un crucifix où est écrit , "Sainte Maria delle Arco protégez -moi."


Le premier acte du spectacle, parce qu'il y en aura d’autres, s’est déroulé devant la Villa communale, l’unique oasis de verdure, avec piste cyclable annexe, de ce quartier à la périphérie orientale de Naples, où l'horizon est délimité par de vieux Hlm, filles de la spéculation immobilière voulues par Achille Lauro. Un homme grisonnant avec un blouson de jeans sur les épaules est le plus enthousiaste. “Qui travaille honnêtement peut rester, mais pour les autres il faut prendre des mesures, même avec le feu." Le feu purifie, il bonifie le terrain”."De ces merdes qui ne se lavent jamais", ajoute un garçon avec des lunettes de soleil, cheveux gominé, tee shirt à la mode avec un coeur dessiné dessus, celui produit par Vieri et Maldini. Il y n'a pas de démocratie et l'État ne nous protège pas. Il ajoute, “la purification ethnique est nécessaire" mais comprend-il vraiment le sens de cette phrase ? Quand ils sont devant les télévisions, la réalité devient plus présentable, on embellit. La grosse femme avec le sac à provisions qui l’instant d’avant applaudissait et invectivait les pompiers -"laisse les brûler, autrement ils reviennent ”- “Sainte Vierge quel désastre, pauvres diables, heureusement qu'ils ne reste personne là-dedans”. Le garçon aux lunettes de soleil devient soudainement plus calme: "c’est juste de les chasser, mais pas de cette manière." La caméra de télévision s'éteint, il éclate de rire. Sous à un arbre, de l'autre côté de la rue, il y àa un groupe de garçons qui observe la scène. Ils regardent tout et tous le monde, personne ne les regarde. Ils semblent invisibles. Leur scooter est garé sur le trottoir. Le chef est un garçon avec un tee shirt moulant noir, les cheveux coupés courts sur le côté. Tous les présents savent qui il est, ils en connaissent avec précision sa parenté. C'est un des petits-enfants du cousin du "maire" de Ponticelli, ce Ciro Sarno qui même depuis la prison continue à être le signore du quartier, chef d'un clan de la camorra qu'il a fait de l'enracinement dans le quartier sa force. Quand il voit que la confusion est à son maximum, il fait un signe aux autres. Ils s’activent et, ils démarrent leurs cyclomoteurs. Dix minutes après, du camp adjacent, celui en face des immeubles de douze étages appelés les Cinq tours s'élèvent un autre nuage de fumée dense et épais. Le camp est délimité par un tas d'ordures et de bâches. Ce sont les premiers à brûler, la fumée enveloppe les Hlm. La claque se déplace, à moins de 200 mètres il y a un nouvel incendie à applaudir. Les garçons en cyclomoteur disparaissent. La radio de Police secours informe qu'il y a aussi des flammes dans les deux camps de rue Virginia Woolf, à la frontière avec la commune de Cercola. Sur le sol détrempé il y a une paire de bombes incendiaires rudimentaires. Les roms se sont échappés à la hâte. Dans les baraques il y a encore des marmites sur les fourneaux, les cartables des enfants. À l'entrée d'une de ces habitations en tôle et contre-plaqué, tenu ensemble par une gomme spongieuse il y a un tableau encadré qui contient la photo agrandie d'un enfant souriant, habillé en Polichinelle. Florin, carnaval de 2008, la fête de l’ école élémentaire de Ponticelli.
A 14h50 il commence à pleuvoir à torrents, une pluie battant qui éteint tout. "Il valait mieux finir le travail", dit un homme âgé pendant qu'il se réfugie sous un auvent de la Villa communale. Une demi-heure plus tard, dans le quartier De Gasperi on voit beaucoup de ces visages jeunes qui montaient et descendaient des cyclomoteurs. C'est le fortin des Sarno, des maisons agglomérés ceint par un vieux mur, avec une seule rue pour entrer et une pour sortir, avec des guetteurs qui feignent de lire le journal sur un banc et par contre qui sont payées pour signaler qui va et surtout qui vient. Mais cette chasse à l'homme ne s'explique pas seulement par la camorra. Cela serait rassurant, mais il n'est pas ainsi. En dessous de l’échangeur de l’ autoroute Naples-Salerne, il y a encore les trois derniers camps Rom habités. Des plaques de ciment de l'autoroute tombent des flots d'eau marron sur les baraques. Vous êtes entourées par une série de panneaux en bois. Un groupe de femmes et de garçons qui habite dans les maisons les plus délabrées, celles de la rue Madonnelle traverse la place et se mettent devant :" Venez dehors pour que nous vous tuons", “nous avons préparés les bâtons." La police se démène, un inspecteur tâche de raisonner ces femmes en furie. “Est-ce que vous n’êtes pas des braves gens, c’est ce qu’il leur dit, “Vous allez à l’ église le dimanche, et maintenant vous voulez jeter de pauvres enfants à la rue?” Ouiiii répond le coeur. De derrière les panneaux apparait une fille, la tête couverte d’un foulard trempé de pluie, elle tremble, de froid et de peur. Comme pour se protéger, elle tient sur son sein une fillette de quelques mois. Elle salue une des femmes les plus exaltée, une dame bien en chair. Elle la connaît. "Cette nuit nous partons. S'il vous plaît, ne nous faites pas de mal." La dame écoute en silence. Puis elle fait un pas vers la rom, et elle crache. Elle rate la cible, elle atteint en pleine figure la fillette. L'inspecteur qui restait sur la trajectoire du crachat incendie du regard la femme. Tous les autres applaudissent. "Bien, très bien."
En avant vers le Moyen-Âge, chacun à son rythme

traduction Caius Gracchus

On pourra compléter cet article avec un autre article de la stampa publié par Courrier international qui contextualise les évênements.

Illustration : Léon COGNIET, '1794 - 1880) "Scène du massacre des Innocents" 1824, Musée des Beaux-Arts, Rennes.

mardi 6 mai 2008

Un vent noir souffle sur l'Italie...


Quand la défaite est consommée alors sonne l'heure de la déroute.
La victoire écrasante de Silvio Berlusconi aux élections législatives n'avait pas suffit. Veltroni et les autres dirigeants du PD, se réjouissaient presque d'un résultat qui les laissait comme seul à gauche. Mais le souffle mortel a entrainé la ville symbole, celle dont Veltroni était le maire sortant, celle ou l'autre leader du PD, Rutelli, l'ancien radical laïc passé au génuflexion catholique, le prédécesseur de Veltroni au Capitole, était candidat; Rome est passée à droite. Et pas n'importe qu'elle droite. Le nouveau maire Gianni Alemano, "post" fasciste, gendre du fasciste historique Pino Rauti, condamné il y a quelques années à plusieurs mois de prison pour "squadrisme" (une attaque contre une permanence communiste). Les skinheads , les fascistes non repentis, si visibles à Rome, le disent : c'est un des leurs qui a gagné. Sans doute Alemano s'est-il assagi, est il devenu plus respectable, même s'il reste farouchement anti communiste. Et le peu de "welfare state" qui existe au niveau de la municipalité risque d'être liquidé.
Les héritiers des fascistes historiques gagnent à Rome et, dans le Nord, les nouveaux "fascistes" de la ligues du Nord, qui ont préféré teindre en vert des chemises que d'autres portaient noires, triomphent. Et là encore les fascistes pensent avoir gagnés. Et c'est à Vérone, ville gérés par la ligue, ou le maire Flavio Tosi cultive les provocations contres la Résistance, contres les immigrés, contre tous ce qui n'entre pas dans le moule, à la fin de la manifestation du1er mai, que 5 skinheads ont battu à mort un un jeune homme de 29 ans, Nicola Tommasoli, militant de gauche qu'ils avaient suivis depuis la fin de la manifestation.
Et alors que le viol d'une jeune touriste à Rome, sert d'argument électoral contre les immigrés, la droite minimise cet acte qui est loin d 'être isolé.
cette agression intervient après une série d’attaques qui témoignent d’une véritable recrudescence des violences de groupuscules d’extrême droite dans tous le pays, que ce soit contre des immigrés, des jeunes des centres sociaux ou des cercles homosexuels.
Et que dit le nouveau président de la Chambre , le post Fasciste Gianfranco Fini? Pour lui "les contestations de la gauche radicale au salon du livre de Turin sont beaucoup plus graves que ce qui est arrivé à Vérone" Il fait référence à la campagne contre la présence d'Israel au salon du livre. En effet pour le troisième personnage de l'Etat, si l'agression de Vérone n'a pas de base idéologique, à Turin les franges de la gauche radicale "cherchent d'une certaine façon à justifier sous couvert d'anti sionisme un authentique anti sémitisme".
Si le président de la Chambre le dit....

Illustration : Jules Elie Delaunay (1828-1891) "Peste à Rome" Paris, musée d'Orsay