mardi 6 mai 2008

Un vent noir souffle sur l'Italie...


Quand la défaite est consommée alors sonne l'heure de la déroute.
La victoire écrasante de Silvio Berlusconi aux élections législatives n'avait pas suffit. Veltroni et les autres dirigeants du PD, se réjouissaient presque d'un résultat qui les laissait comme seul à gauche. Mais le souffle mortel a entrainé la ville symbole, celle dont Veltroni était le maire sortant, celle ou l'autre leader du PD, Rutelli, l'ancien radical laïc passé au génuflexion catholique, le prédécesseur de Veltroni au Capitole, était candidat; Rome est passée à droite. Et pas n'importe qu'elle droite. Le nouveau maire Gianni Alemano, "post" fasciste, gendre du fasciste historique Pino Rauti, condamné il y a quelques années à plusieurs mois de prison pour "squadrisme" (une attaque contre une permanence communiste). Les skinheads , les fascistes non repentis, si visibles à Rome, le disent : c'est un des leurs qui a gagné. Sans doute Alemano s'est-il assagi, est il devenu plus respectable, même s'il reste farouchement anti communiste. Et le peu de "welfare state" qui existe au niveau de la municipalité risque d'être liquidé.
Les héritiers des fascistes historiques gagnent à Rome et, dans le Nord, les nouveaux "fascistes" de la ligues du Nord, qui ont préféré teindre en vert des chemises que d'autres portaient noires, triomphent. Et là encore les fascistes pensent avoir gagnés. Et c'est à Vérone, ville gérés par la ligue, ou le maire Flavio Tosi cultive les provocations contres la Résistance, contres les immigrés, contre tous ce qui n'entre pas dans le moule, à la fin de la manifestation du1er mai, que 5 skinheads ont battu à mort un un jeune homme de 29 ans, Nicola Tommasoli, militant de gauche qu'ils avaient suivis depuis la fin de la manifestation.
Et alors que le viol d'une jeune touriste à Rome, sert d'argument électoral contre les immigrés, la droite minimise cet acte qui est loin d 'être isolé.
cette agression intervient après une série d’attaques qui témoignent d’une véritable recrudescence des violences de groupuscules d’extrême droite dans tous le pays, que ce soit contre des immigrés, des jeunes des centres sociaux ou des cercles homosexuels.
Et que dit le nouveau président de la Chambre , le post Fasciste Gianfranco Fini? Pour lui "les contestations de la gauche radicale au salon du livre de Turin sont beaucoup plus graves que ce qui est arrivé à Vérone" Il fait référence à la campagne contre la présence d'Israel au salon du livre. En effet pour le troisième personnage de l'Etat, si l'agression de Vérone n'a pas de base idéologique, à Turin les franges de la gauche radicale "cherchent d'une certaine façon à justifier sous couvert d'anti sionisme un authentique anti sémitisme".
Si le président de la Chambre le dit....

Illustration : Jules Elie Delaunay (1828-1891) "Peste à Rome" Paris, musée d'Orsay

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