samedi 17 mai 2008

Un vent noir souffle sur l'Italie (3)

Depuis le quotidien Il Manifesto – 17-65-08, traduction et résumé d'une série d'articles :

Face à la déferlante raciste en Italie, faute d’une mobilisation de la gauche institutionnelle, des associations commencent à organiser la riposte. Il Manifesto rapporte ainsi qu’une manifestation contre le racisme institutionnel se prépare. Une journée de mobilisation contre les mesures prévues par le gouvernement dans le domaine de la sécurité et de l’immigration pourrait avoir lieu d’ici fin mai. Cette proposition est née hier durant un meeting organisé par un cartel d’association composé d’Antigone CNCA Arci, Ora d’Aria, associazione Link, Progetto Diritti, clandestini per forza, contre la directive de l’Union Européenne dans le domaine des immigrants et des rapatriements contre le projet de sécurité du gouvernement. Il s’agit de la première parmi les manifestations d’opposition sociale organisée par le monde des associations. Complice aussi le silence des derniers jours des forces institutionnelles à commencer par le Partito Democratico. « Nous sommes frappés de stupeur et d’indignation" a déclaré Patrizio Gonnella d’Antigone « il est important que les associations et les syndicats créent un front contre cette vague de violence institutionnelle. Beaucoup des mesures promises sont une véritable propagande. Ils devront nous expliquer où trouver un demi million de lit où placer les auteurs potentiels du délit d’immigration clandestine ». Les critiques contre les deux mesures italiennes et européennes sont de la même teneur. Dans les deux cas on a parlé de « dérive » de la culture et de la politique vers une approche exclusivement répressive de la sécurité au détriment de l’accueil et de l’intégration des immigrés. Le gouvernement espagnol par la voie de la numéro deux du gouvernement, Maria Teresa Fernadez de la Vega, condamne le politique en matière d’immigration et taxe ses mesures de racisme et xénophobie. En même temps deux manifestations auront lieu aujourd’hui à Vérone à la suite du meurtre d’un jeune garçons par cinq néo fascistes de la ville connus pour leur activismes raciste homophobe et faisant l’objet d’une enquête pour possession d’armes et de symboles nazis. Tout cela se passe dans la ville dont le maire de la Ligue du Nord, Flavio Tosi, s’illustre par ses provocation anti immigrés et par la nomination à l’institut historique de la résistance d’un membre de sa majorité municipale, ex membre du Veneto Front Skinhead et membre d’un groupe nazirock « Gesta bellica » qui a même déclaré qu’il « était fier d’être fasciste ». Ainsi face à la constitution d’un « bloc social » réactionnaire raciste et xénophobe et souvent nostalgique du fascisme, la gauche institutionnelle a refusé la participation des organisations des migrants à sa manifestation. La coordination des migrants de Vérone qui voulaient défiler avec le cortège antifasciste a été priée de faire manif à part. Pourtant comme le dit l’un des organisateurs « peut être que notre appel n’a pas été compris nous nous sommes adressés à tous les citoyens. Nous sommes des citoyens, nos enfants sont des citoyens et nous sommes des nouveaux citoyens italiens. Nous essayons de revendiquer nos droits mais nous sommes isolés surtout par les partis, mêmes ceux de gauche. La journée de samedi c’est la tentative de répondre à un acte violent, le meurtre de Nicolas mais aussi au racisme et au fascisme que nous vivons quotidiennement dans notre chair. » Car Vérone n’est sure pour personne comment pouvons-nous oublier la loi Turco Napolitano (centre gauche NDT) les centres de rétention qui ont institués par un gouvernement de centre gauche. Beaucoup de personnalités ont adhéré l’appel des migrants parmi lesquels Dario Fo et Franca Rame. Le fait qu’il y a ait deux cortèges est une occasion gâchée face aux pogromes de ces derniers jours, à la centaine d’arrestation et d’expulsions, à la perspective du « paquet sécurité » présenté par le gouvernement et prévoyant l’ouverture de nouveaux centres de rétention et d’autres mesures de répression. Cela aurait été un signal très fort de dire ensemble non au fascisme ancien et nouveau. A Vérone où un jeune a été tué, et à propos duquel le président de la Chambre des Députés, Gianfranco Fini, n’a rien trouvé de mieux que de dire « il est plus grave de brûler un drapeau israélien (référence à une manifestation contre le salon du livre de Turin dédié à Israël) celle d’aujourd’hui sera aussi une occasion, pour les nouveau citoyens de dire la ville qu’ils voudraient et de préparer les nombreuses initiatives organisées par les migrants pour les jours à venir.

Illustration : Johann Heinrich Füssli (1741-1825), "Thetis pleurant la mort d'Achille" Chicago Art Institute

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