mercredi 12 novembre 2008

La métamorphose

Dans le lot de congrès qui s'annonce à gauche , celui du PCF, le parti dont je suis membre, va-t-il permettre de commencer à voir le début d'une contre-offensive politique face aux politiques de destruction de l'état social mises en oeuvre dans notre pays et dans le monde (vaste programme...)
En attendant d'avoir une réponse à cette question, voici qu'apparait dans le texte qui sert de base à la discussion des communistes ("La base commune") quelques expressions qui me font réagir: Aujourd'hui le mot sera "métamorphose"

En effet, nous le trouvons dans la "base commune" le passage suivant:
"[...]Pour répondre aux défis de changement qui s’imposent à nous, nous faisons donc aujourd’hui un choix : engager de profondes transformations de notre parti pour devenir cette force. La voie de transformations du PCF nous apparaît plus féconde que celle de la recherche de la constitution d’un autre parti aux contours incertains. Certains vont parmi nous jusqu’à parler d’un processus de métamorphose. Pour l’heure, l’important est de s’accorder sur la nature des évolutions, des transformations, des ruptures nécessaires. Elles pourraient prendre plusieurs directions.[...]"
(Projet de base commune de discussion adopté au conseil national du PCF des 5 et 6 septembre 2008)

Et qu'en dit Gregor Samsa? (dans un texte célèbre...)
"Un matin, au sortir d'un rêve agité, Grégor Samsa s'éveilla transformé dans son lit en une formidable vermine. Il était couché sur le dos, un dos dur comme une cuirasse, et, en levant un peu la tête, il s'aperçut qu'il avait un ventre brun en forme de voûte divisé par des nervures arquées. La couverture à peine retenue par le sommet de cet édifice était près de tomber complètement, et les pattes de Grégoire, pitoyablement minces pour son gros corps, papillotaient devant ses yeux. "Que m'est-il arrivé » pensa-t-il. Ce n'était pourtant pas un rêve : Sa chambre, une vraie chambre d'homme quoique un peu petite à vrai dire, se tenait bien sage entre ses quatre murs habituels. Au-dessus de la table où s'étalait sa collection d'échantillons de drap - Grégoire était voyageur de commerce - on pouvait toujours voir la gravure qu'il avait découpée récemment dans un magazine et entourée d'un joli cadre doré. Cette image représentait une dame assise bien droit, avec une toque et un tour de cou en fourrure; elle offrait aux regards des amateurs un lourd manchon dans lequel son bras s'engouffrait jusqu'au coude. Grégoire regarda par la fenêtre; on entendait des gouttes de pluie sur le zinc; ce temps brouillé le rendit tout mélancolique : « Si je me rendormais encore un peu pour oublier toutes ces bêtises », pensa-t-il; mais c'était absolument impossible; il avait l'habitude de dormir sur le côté droit et ne pouvait arriver dans sa situation présente a adopter la position voulue. Il avait beau essayer de se jeter violemment sur le flanc, il revenait toujours sur le dos avec un petit mouvement de balançoire. Il essaya bien cent fois en fermant les yeux, pour ne pas voir les vibrations de ses jambes, et n'abandonna la partie qu'en ressentant au côté une douleur sourde qu'il n'avait jamais éprouvée [...]"
Franz Kafka, La Métamorphose

Image : Le Titien (1489/1490-1576) Diane et Actéon, National Gallery of Scotland

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