mardi 25 novembre 2008

"Plus un pas en arrière!"



Nous venons de traverser un quart de siècle de défaites pour la gauche, pour le mouvement révolutionnaire, pour les travailleurs, pour les peuples ; L’impérialisme a tout balayé , enfoncé les défenses ou les murs qui semblaient les plus solides, emporté des partis communistes entiers comme en Italie, remis en causes des conquêtes populaires qui semblaient définitivement acquises. 25 années terribles pendant lesquelles le libéralisme a semblé irrésistible, le capitalisme l’horizon indépassable de l’humanité.

Mais, pour la Gauche, si nous reculions ce n’était pas dû à la force de l’adversaire : c’est que nous nous trompions; bref qu’il nous fallait toujours plus nous adapter à la nouvelle domination, chercher toujours plus en nous même les raisons de nos échecs. Nous étions comme ces premiers chrétiens, cités par Domenico Losurdo, qui après la chute de Jérusalem et l’échec de la révolte nationale juive, déclaraient non seulement leur étrangeté radicale au mouvement national vaincu, mais plus encore, refusaient d’expliquer la défaite par la force irrésistible du pouvoir impérial romain et en faisait reposer la faute sur les vaincus eux-mêmes, coupables d’avoir trahis ou mal interprétés le message divin.

Si nous avons dû céder devant l’offensive du libéralisme, nos principales défaites auront été nos propres renoncements. « D’avancées » en « mutation »/liquidation, de proposition de « révolution copernicienne » en « métamorphose », ce n’était plus le capitalisme qui avait gagné par la puissance de son offensive, mais nous qui étions trop communistes, trop nostalgiques, trop étatistes, pas assez modernes, trop ouvriériste. Et donc il ne fallait pas combattre l’impérialisme, mais « s’appuyer sur les aspects positifs de la mondialisation », ne pas critiquer radicalement la construction impérialiste européenne, mais progressivement en changer le contenu, ne plus défendre les nationalisations, même démocratisées, mais affirmer que l’ouverture du capital de la Snecma est une avancée vers le communisme (on l’a dit!). Pendant ce sinistre quart de siècle, si nous ne sommes pas tous rendus, nous avons tous dû céder du terrain.

Et patatras ! Encore une fois l’histoire et ses ruses nous a pris à contre-pied.

Alors que nous vivons une crise du mode de régulation capitaliste, sans précédente depuis 1929, il n’y aurait toujours rien de plus urgent que de liquider ce qui reste du courant communistes, de démanteler les dernières casemates qui font qu’en France, par exemple, le capitalisme n’a pas tout emporté (et que pour le moment nous soyons un peu moins touché par la crise)? Cette position n’a plus de sens, quand ce sont les ultras libéraux qui prônent des nationalisations qui laisse le président Chavez à l’extrême droite de Paulson et Georges Bush, quand les mêmes signent le retour de la régulation économique par l’Etat et fixent des conditions drastiques aux banques pour soutenir l’activité par le crédit.

Nous ne pouvons plus continuer dans la voie du renoncement. Aujourd’hui ce n’est pas le communisme qui est en crise, c’est le capitalisme, et il est temps d’affirmer : "Plus un pas en arrière!"

Il faut réaffirmer ce que ne nous voulons. Nous ne sommes pas les anti-capitalistes, nous sommes les communistes. Nous devons réaffirmer ce que nous sommes, un parti qui dans le combat de classe est le plus résolument du côté des travailleurs. Un parti qui est l’instrument, comme disait Marx, qui permette au prolétariat de se constituer en classe. Un parti qui mène le combat pour la paix, et pas complaisant (parfois) envers les agressions impérialistes en Afghanistan, en ex Yougoslavie, en Irak… Un parti qui n’oublie pas ce que veut dire les mots de "solidarité internationale", qui n’oublie pas que pendant que s’effondrait nos certitudes et nos citadelles « socialiste », Cuba continuait de tenir, dans les pires difficultés, le drapeaux de la lutte contre l’empire, le drapeaux de la liberté des peuples en Amérique Latine et dans le tiers monde. Les peuples du Venezuela, de Bolivie, d’équateur, mas aussi d’argentine, du Chili, dans leur marche pour la libération du continent, reconnaissent leur dette envers la révolution cubaine et Fidel.

Un parti dont le but est donner le pouvoir aux classes exploitées et dominées, pas de leur confisquer, un parti qui propose la vrai démocratie : le pouvoir réel du peuple pas celui de l’oligarchie. Un parti qui réaffirme la perspective du socialisme comme issu à la décomposition de la société capitaliste. On ne revient jamais en arrière, et, même si nous le souhaitions, nous ne pouvons pas revenir du socialisme du 20ème siècle, qui n’est plus. Il nous faut inventer le « socialisme du 21ème siècle». Alors bien sur il nous faudra tâtonner, allier propositions concrètes fronts de luttes immédiates et construction d’alternative. Notre réalisme est de savoir que c’est possible, même si cela sera différent de ce que nous avons pu imaginé.

Nous ne savons même pas si la victoire est une perspective. Mais nous ne pouvons plus reculer.

Plus un pas en arrière!

Caius Gracchus

Image :
Jacques-Louis David (1748–1825), Leonidas au Thermopyles, dessins. (40.6 x 54.9 cm), Metropolitan Museum, Rogers Fund, New York.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

oh yeah!j'adore ton texte (bon maintenant, à force je le connais pas coeur :) )
et puis je garde ma carte, finalement, parceque franchement, le résultat de la liste alternative est pas mal du tout!!
héhé...
bises
Astrée