dimanche 6 septembre 2009

Berlusconi veux fermer l’Unità



Communiqué de la Direction de l’Unità :

Les arguments contenus dans les deux citations (dans les photos : les couvertures des deux numéros du journal "incriminés") sont formellement destinées à démontrer que l’Unità a lésé la réputation de Berlusconi, mais sur le fond ils se réfèrent à un délit non prévu par notre système juridique, celui de dit lèse majesté.

L’avocat du conteste nos opinions politiques, nos analyses (partagées par ailleurs par les éditorialistes d’autres quotidiens nationaux et internationaux qui de toute façon se réfèrent à la libre manifestation des opinions publiques garanties par l’article 21 de la Constitution) sur les rapports entre la majorité et le Vatican. Ou bien sur des jugements concernant les comportements privés du Pdt du Conseil et sur leur compatibilité avec son rôle public.

Y figure également la notion de lésion à l’honorabilité du pdt du Conseil pour avoir rapporté des jugements exprimés publiquement par Veronica Lario (épouse de Berlusconi en instance de divorce ndt) sur son comportement et ses fréquentations de filles mineures. Et même l’opinion d’une écrivaine comme Silvia Ballestra est insérée dans la liste des affirmations à ne pas publier.

Un passage de l’acte juridique produit par l’avocat du pdt du Conseil résume bien le sens global de l’initiative. “On a écrit, en faisaient passer cela pour des véritsé, que « tout aurait été caché » et qu’on aurait manipulé l’information à travers les télévisions. Et que M Berlusconi disposerait non seulement d’un tel contrôle mai en aurait même abusé et continuerait à le faire en portant atteinte au service public Rai pour ses intérêts personnels (qui consisterait en une sorte de guerre contre la télévision Sky). Et cela comme tout ce qui a été divulgué par l’Unità est une pure invention ”.

En définitive, il est “diffamatoire” même de dire que Berlusconi contrôle l’information en Italie.

Est contesté le caractère prétendument “illicite” de deux numéro entiers du quotidien dans tout ce qui se rapporte au Pdt du Conseil, à travers le mélange d’articles et commentaires, devient ainsi “diffamatoire” une ligne politique et une vision du monde dans son ensemble.

Dans les deux actes d’accusation il est impossible de trouver quoi que ce soit concernant les affirmations contestées. Il n’est donc pas possible de démontrer que celle-ci sont fondées sur des déclarations publiques.(même des déclarations faites par des députés de la république autrefois proches de Berlusconi comme Paolo Guzzanti) ou sur des déclarations déjà connues par les autorités judiciaires (comme celles de Patrizia D’Addario) et diffusées par toute la presse mondiale.

Cela clarifie les raisons des choix des avocats et la demande du payement de dommages exorbitant. Il est évident que Silvio Berlusconi, comme pendant le fascisme, veut fermer le quotidien fondé par Antonio Gramsci.

Nous ferons tout ce qui est possible pour l’empêcher. Nous lançons, à nos lecteurs et à tous les démocrates, un appel à la mobilisation pour la liberté de la presse.

L’Unità 02 septembre 2009 http://www.unita.it/

Commentaire de la traductrice :

Tout au long de l’article de l’Unità, Berlusconi est qualifié de "Premier».

Il est en effet Président du Conseil et c’est ainsi que je l’ai sciemment traduit. Car en effet le « Premier » est un mot inexistant dans le vocabulaire italien tout autant que dans la Constitution. Il renvoie à la version anglicisée du mot "Premier Ministre" inexistant en Italie. Il est fort dommage que la presse dans son ensemble se fasse l’instrument d’une volonté de dénaturer le caractère parlementaire de la république italienne en appelant de ses veux (de façon explicite ou implicite) l’avènement d’une république présidentielle, bipolaire et dominée par l’exécutif, considéré par certains comme le nec plus ultra de la modernité et comme la panacée pour tous les maux d’Italie.

En tant que citoyenne italienne, respectueuse de la Constitution de 1948, issue de la résistance, je refuse de cautionner un tel détournement de la république, tout en affirmant mon soutien le plus total à la presse italienne attaquée de façon ignominieuse par le … Président du Conseil !

L. A.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Les dirigeants de l'Unità semblent se réveiller après des années de dérives droitières.
Ce n'est pas uniquement l'Unità qui est menacé mais l'ensemble de la presse italienne "hors Mediaset" (Berlusconi).
Les dirigeants du Parti Démocrate (ex communistes, ex-démocrates de gauche) n'ont rien fait pour défendre d'autres titres en difficulté, au contraire...
C'est bien beau de se référer à Gramsci quand le loup est dans la maison.... Jamais Gramsci ne se serait référé à ses héritiers du parti démocrate.
En participant à l'élimination de la gauche, le PD se retrouve seul face au "Premier". Qu'il assume maintenant.