samedi 23 février 2013

MALI, SAHEL, ALGERIE : LA NOUVELLE DONNE DU PROJET IMPERIAL


Un article fort interressant de Khaled Satour sur le contexte de l'intrevention française au Mali


Avec l'intervention de l'armée française à sa frontière méridionale et la sanglante prise d'otages opérée sur son territoire, dans la base de Tiguentourine, l'Algérie est happée pour la première fois de façon directe dans l'engrenage d'enjeux géostratégiques de portée internationale. Des deux événements, c'est de loin l'action militaire de la France au Mali qui revêt l'importance la plus grave, pour deux raisons au moins.
La première est que l'Etat malien va disparaître pour de bon, quels que soient les simulacres institutionnels qu'on ne manquera pas de lui dédier dans les mois à venir. Bien que les Français prétendent le contraire, le Mali, "retenu" pour servir de marchepied au projet néo-colonialiste au Sahel, est pour l'heure perdu pour les Maliens, toutes appartenances confondues. La présence française, légitimée par la mise en scène impériale des visites de François Hollande à Tombouctou et à Bamako, est appelée à se pérenniser. Elle recevra sans doute le renfort d'une implantation, plus ou moins déclarée, des forces armées d'autres grandes nations de l'OTAN flanquées de leurs logistiques diverses. Perdues aussi, cela va sans dire, les matières premières dont le sous-sol du pays regorge car les forces françaises sont au Mali la tête de pont de la prédation, l'avant-garde de l'afflux accéléré des investisseurs dont rien ne pourra entraver l'accaparement total des richesses du pays.
La seconde raison est que le spectacle de tous ces Etats d'Afrique occidentale, renouant avec les servitudes coloniales et faisant dans un même élan à l'ex-puissance occupante l'apport de leurs contingents, augure d'une reprise en main sur le terrain par la France (pour le compte du camp occidental dans son ensemble) de la supervision stratégique et économique de la région. Il fallait donc croire sur parole l'actuel président français quand il s'engageait à renoncer aux méthodes de la Françafrique : c'est un retour à l'Afrique française qui a sa préférence...

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