vendredi 4 avril 2008

Elections en Italie : que va-t-il se passer à gauche ?

Dans un climat morose et de faible intérêt des italiens pour la campagne électorale, les élections à la Chambre et au Sénat semblent se réduire à un duel entre deux partis : celui de Silvio Berlusconi, qui a rallié l’Alliance nationale de Gianfranco Fini, ainsi que la ligue du Nord et les autonomiste sicilien, et qui est donné largement gagnant, et le Parti Démocrate, autour de la candidature de Walter Veltroni.

Seuls deux autres coalitions semble pouvoir émerger d’une bipolarisation accentuée : Celle autour de l’UDC de Pier ferdinando Casini qui tente de recréer, au centre droit, une force Démocrate chrétienne et la tentative unissant les gauches au sein de la Gauche Arc en ciel , avec Fausto Bertinotti, le président de la chambre et leader de Rifondazione Comunista, comme candidat à la présidence du Conseil.
Même si la faucille et le marteau ne disparaissent pas complètement (comme symbole électoral) avec le présence de la liste Sinistra Critica, issue d’une scission de certains courants trotskiste de Rifondazione Comunista, il n’ y aura pas, pour la première fois depuis la guerre, de parti communiste se présentant sous ses propres couleurs devant les électeurs …

Si les partis de gauche - Parti des communistes italien (Pdci), Rifondazione, les Verts et les démocrates de gauches - se présentent sous une seule bannière, celle de la Gauche Arc en ciel, cette unité ne survivra sans doute pas aux prochaines élections ; En effet il y a, à gauche, deux projets inconciliables :

- D’un côté celui de la création d’un nouveau parti de gauche abandonnant la référence au communisme, bref comme dit Achile Ochetto, le fossoyeur du PCI, « la réalisation du projet que j’avais en tête à la Bolognina » (du nom du lieu ou se tint le congrès de liquidation du PCI).
Sur cette ligne, la gauche démocratique, qui se revendique de la social démocratie, de Fabio Mussi , Armando Cossuta qui a quitté le Pdci (qu’il avait fondé), le groupe dirigeant de Rifondazione avec Bertinotti très en pointe sur cette question et quelques petits groupe dans l’orbite du PRC ralliés dans le projet de Sinistra Europea.

- Et de l’autre, celui qui souhaite le maintient d’une autonomie du courant se référant au communisme même s'il ne s'oppose pas à des alliances et la constitution d'une force au sein de laquelle chacun garde son identité. (ligne similaire pour les Verts qui sont majoritairement pour le maintient de leur autonomie et opposés au parti unique)
Sur cette ligne, le secrétaire du Pdci Oliviero Di Liberto. Ainsi que, à Rifondazione, les courant de l’Ernesto (dont les sortants -un sénateur et un député- ou tout leur représentant ont été évincé des listes ), et Essere Comunisti, ainsi que de large fraction de l’ancienne majorité bertinottienne.

Bien sur le débat n’est pas entièrement tranché. Cela dépendra aussi des résultats de la Gauche Arc en Ciel aux élections. Les sondages sont nettement au dessous du potentiel électoral des forces qui la constituent (dispersées elles avaient rassemblées autour de 10 % des suffrages lors des précédentes élections).
En tout cas tout laisse à penser que Rifondazione ne survira pas à son prochain congrès et qu’à côté du nouveau parti « arc en Ciel » un nouveau parti communiste va émerger. Les élections européennes (là ou il n’existe pas de barrage en pourcentage pénalisant les petits partis) permettront-elles de voir les premiers pas électoraux de cette nouvelle formation?

Caius Gracchus


Pour compléter cet article on peut lire un texte de Leonardo Masella, responsable exécutif de la tendance L'ERNESTO, traduit en français par Réveil communiste : BERTINOTTI DE LA RIFONDAZIONE COMUNISTA A LA RIFONDAZIONE SOCIALISTA

Aucun commentaire: