par Anna Maria Rivera - Il Manifesto 14- 03-09
La “préférence nationale” était un slogan du Front National français en vogue dans les années 80. Mais le Front National est un parti d’extrême droite qui n’a jamais participé à un gouvernement. Aujourd’hui, alors que deux ministres de la République italienne – d’abord Bossi, et aujourd'hui le plus mesuré Sacconi – proposent la préférence nationale, respectivement en matière de logement et en matière de travail saisonnier, c'est une chose qui donne le frisson.
Non seulement se confirme ce que nous craignions : la sortie par la droite de la crise, mais on peut s'attendre à ce que le tournant réactionnaire soit poursuivi activement et encouragé.
Déjà aujourd’hui se met en place un dispositif de fond, celui qui vise à détourner l’inquiétude face au futur et le malaise populaire contre les plus faibles d’entre les faibles: les roms et les migrants les plus précaires.
La construction des mesure sur « l’urgence viol”, avec comme corolaire la mise au pilori d’innocents érigés au rang de monstres, montrés du doigt et voués à la vengeance publique à travers les médias, sert à cela : à encourager le “racisme des petits blancs”, parce que ceux qui voient menacés leurs propres et rares privilèges peuvent ainsi passer leur frustration et leur rage sur ceux qui sont socialement les plus proches d’eux, mais juste en dessous.
La gestion autoritaire et raciste de la crise économique exige un état- d'exception permanent. Et ceux qui le subissent se ne sont pas seulement les étrangers et les membres des minorités, mais la majorité des citoyens italiens eux mêmes.
Le « paquet sécurité » contient des mesures de persécution contre les “étrangers” et aussi les comportements minoritaires et réprime la dissidence, le conflit social et la liberté d’expression.
Il va jusqu'à conférer au Ministère de l'intérieur la faculté de dissoudre les groupes “subversifs” et d'obscurcir les sites web qui invitent à “désobéir à la loi”. Dans cette stratégie, le cercle vicieux du racisme d’état – racisme médiatique, xénophobie populaire – occupe une position centrale : s’il réprime la dissidence et le conflit social, dans le même temps, avec l’aide décisive des média, on indique des boucs émissaires vers lesquels il est possible d’orienter la protestation des couches populaires victimes de la crise économique. Les boucs émissaires à leur tour sont rendus plus vulnérables et plus exposés aux effets de la crise, de la privation du logement et du travail, mais par dessus tout soumis à des normes persécutrices qui visent à les humilier, les marginaliser, les déshumaniser, en niant leurs droits humains élémentaires : le droit à la santé et à la famille, le droit de ramener de l’argent à la maison et même de reconnaître leurs propres enfants
Il y a moyen et moyen pour sortir d’une crise, qui est certes globale, mais pèse particulièrement sur des pays comme l’Italie, dévastés par des politiques néolibérales et par la faiblesse et l’incohérence des système de protections sociales. Obama cherche une direction de sortie par la solidarité et la cohésion sociale, par l’augmentation des droits des plus faibles, par la défense des minorités. La droite italienne, qui détient le gouvernent et les pouvoirs, indique une direction faite “d’agressivité” et de racisme , et espère ainsi que les rancœurs et les conflits horizontaux leur permettront de rester au sommet. Cela est advenu plus d’une fois au cours de l’Histoire. Mais le fait est que c’est un schéma classique qui ne nous rassure pas.
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