samedi 19 avril 2008

Un appel d'Italie pour l'unité des communistes

Après le désastreux résultats de la gauches italienne aux élection législatives, est lancé un appel à l'unité et l'autonomie des communistes : pas de dirigeants connus du PRC ou du Pdci dans cet appel mais des personnalités , militants de bases ou intellectuels (certains connus des lecteurs de ce blog.: Losurdo, Canfora, le dessinateur Vauro, Vattimo etc... voir l'appel et la liste des premiers signataires)


Appel : "Communistes : commençons par nous"

Après l’effondrement de la Gauche Arc en ciel, nous nous adressons aux militants et aux dirigeants du Pdci et du Prc et à tous les communistes de toute l’Italie

Nous sommes des communistes de notre temps. Nous avons choisi de rester dans les mouvements et au cœur du conflit social. Nous avons des histoires et des sensibilités différentes: nous savons que ce n'est pas le temps des certitudes. Nous avons le sens, même critique, de notre histoire, que nous ne renions pas; mais notre regard est tourné vers le présent et vers l'avenir. Nous n'avons pas la nostalgie du passé, mais plus que jamais d'un avenir meilleur.

Le résultat de la Gauche Arc en Ciel est désastreux. Elle obtient non seulement un quart de la somme des votes des trois partis en 2006 (10,2%) – sans compter que n’existait pas alors Sinistra Democratica – mais recueille encore moins de la moitié des votes obtenus il y a deux ans par les deux parti communistes (PRC et PdCI), qui ensemble dépassaient 8%. Et d’un peu plus d’un tiers le meilleur résultat (8,6%) de Rifondazione, quand elle était encore unie. Trois millions de voix ont été perdue depuis 2006. Et pour la première fois dans l’Italie d’après guerre aucun communiste n’entre au parlement.

Ce résultat électoral a des racines beaucoup plus profonde que la seule explication par le "vote utile": il résulte de l'immense et profonde déception du peuple de la gauche et des Mouvements envers la politique du gouvernement Prodi, ainsi que de l'émergence au sein de l'Arc-en-ciel d'une perspective de liquidation de l'autonomie politique, théorique et organisationnelle des communistes au profit d’une nouvelle formation non communiste, non anticapitaliste, orientée vers une position et une cultures néo-réformistes. Une formation qui n'aurait aucune valeur alternative et qui serait subalterne au projet modéré du Parti Démocrate et à une logique d'alternance au sein du système.

Le temps des choix est arrivé: Voici le nôtre.

Nous ne partageons pas la perspective de constitution d’un « sujet unique » de la gauche dont quelques-uns demandent obstinément une "accélération" malgré sa faillite politique et électorale.

Nous proposons par contre une perspective d'unité et d’autonomie des forces communistes en Italie, par un processus d'agrégation qui, à partir des forces majeures, PRC et PdCI, aille au-delà de celles-ci en impliquant autres subjectivités politiques et sociales sans sectarisme ou logiques autoréférentielles.

Nous lançons un appel aux militants et aux dirigeants de Rifondazione, du PdCI, d'autres associations ou réseaux, et aux centaines de milliers de communistes sans carte qui dans les années écoulées ont contribué, dans les Mouvements et dans les luttes, à poser les bases d'une société alternative au capitalisme, afin qu'ils ne liquident pas les expressions organisées des communistes et qu’ils entament un processus ouvert et innovant tourné vers l’objectif de la construction d'une "maison commune" des communistes.

Nous nous adressons:

-Aux travailleuses, aux travailleurs et aux intellectuels des anciens et nouveaux métiers, aux précaires, au syndicalisme de classe et de base, aux classes sociales qui aujourd'hui « n’y arrive plus" et pour qui "les fins de mois difficiles » ne sont pas seulement un titre de journal: Ensemble ils représentent la base structurante et de classe indispensable à chaque lutte contre le capitalisme;

-Aux mouvements de jeunesse, féministes, environnementalistes, pour les droits civils et de lutte contre toutes les discriminations sexuelles. Dans la conscience qu'aujourd’hui la lutte pour le socialisme et le communisme ne peut retrouver sa charge originaire de libération intégrale uniquement s'il est capable d'assumer aussi dans son propre horizon les problématiques mise en évidence par le mouvement féministe;

-Aux mouvements contre la guerre, internationalistes, qui luttent contre la présence des armes nucléaires et des bases étrangères militaires dans notre Pays, qui sont du coté des pays et des peuples (comme les Palestiniens), qui essaient de se libérer de la tutelle militaire, politique et économique de l'impérialisme;

-Au monde des migrants, qui représentent l'irruption dans les sociétés les plus riches des injustices terribles que l'impérialisme continue à produire à l’échelle planétaire. Parce que c’est seulement de la rencontre multiethnique et multiculturel que peut naître - dans la lutte commune - une culture et une solidarité cosmopolite, non intégriste, anti-raciste, ouverte à la "diversité" qui fasse avancer l'humanité entière vers l'horizon d’une vie commune supérieure et de paix

Nous souhaitons un processus qui dès le début se caractérise par sa capacité à promouvoir une réflexion problématique et même autocritique. Qui recherche aussi les raisons pour lesquelles une expérience riche et prometteuse comme celle à l’origine de Rifondazione Comunista n’a pas été capable de construire ce parti communiste dont le mouvement ouvrier et la gauche avaient et ont besoin; et qui recherche pourquoi ce processus a été marqué par des divisions multiples, des séparations, des défections qui ont déçu et éloigné du militantisme des dizaines de milliers de camarades. Nous demandons une réflexion sur les raisons qui ont rendu fragiles et inadaptée l'enracinement social et de classe des partis qui viennent de cette expérience, et aussi les fautes qui nous ont porté dans un gouvernement qui a déçu les attentes du peuple de gauche et qui est aussi à l’origine du retour de la droite

Il faudra du temps, de la patience et du respect réciproque pour cette réflexion.

Car si nous l'éludions, les fondations de la reconstruction se révèleraient trop précaires. Nôtre engagement n’est pas contradictoire avec l'exigence bien comprise d'une plus vaste unité d'action de toutes les forces de gauche qui ne renoncent pas au changement. Ni elle n’exclut la recherche de convergences utiles pour endiguer l'avancée des forces plus ouvertement réactionnaires. Mais de telles forces unies à gauche auront d’autant plus de succès que sera plus avancé le processus de reconstruction d'un parti communiste fort et unitaire, à la hauteur des exigences de notre temps

Que – bien plus qu’aujourd’hui - il sache vivre et s’enraciner dans la société d'abord et ensuite dans les institutions. Parce que seul l'enracinement social peut garantir solidité et perspectives de croissance et poser les bases d’un parti qui ait son organisation autonome et son rôle politique autonome avec une influence de masse, et ce malgré l'actuelle exclusion du Parlement et même dans l'éventualité de nouvelles lois électorales encore plus négative

La manifestation du 20 octobre 2007, dans laquelle un million de personnes a défilé avec enthousiasme sous une marée de drapeaux rouges avec les symboles communistes, montre - plus que n’importe quel discours - qu'il existe dans l'Italie d'aujourd'hui l'espace social et politique pour une force communiste autonome, combattive, unie et unitaire, qui sache être l'axe d'une plus vaste mobilisation populaire à gauche, qui sache parler - parmi d’autres - aux 200.000 de la manifestation contre la base de Vicenza, aux délégués syndicaux qui ce sont battu pour le NON à l'accord de gouvernement sur le Welfare et les retraites, aux 10 millions de travailleurs et travailleuses qui ont soutenu le référendum sur l'art.18.

Nous espérons que cette appel – mais aussi à travers des rencontres et des moments de discussion ouverte - rassemble un vaste courant d’adhésion dans chaque ville, territoire, lieu de travail et d’étude, partout où il y a un homme, une femme, un garçon et une fille qui ne considèrent pas le capitalisme comme l'horizon indépassable de la civilisation humaine.


Traduction Caius Gracchus


Voir l' appel sur www.comunistiuniti.it


Illustration : Tina Modotti, (1896 - 1942) "Faucille marteau et étoile"

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Michel Peyret

17 avril 2008


UN PUISSANT ET URGENT BESOIN DE COMMUNISME.


Où en est le peuple de France dans son cheminement de recherche d'une alternative aux exploitations et aliénations qu'impose la domination du capitalisme à toute la société comme à chaque individu qui la compose ?


UN MOUVEMENT DANS LA LONGUE DUREE


Pour nous en tenir aux dernières décennies , c'est certainement en 1992 , lors du référendum sur le traité de Maastricht , qu'il rompt pour la première fois nettement avec la « pédagogie du renoncement » que le florentin Mitterrand lui avait quelque peu machiavéliquement instillée dès 1983 , et reprend l'offensive en s'inscrivant dans le prolongement d'un mai 1968 laissé jusque là dans les jachères de son inachèvement...

Les années 70 sont celles du « programme commun » , de la montée consécutive des aspirations et des illusions , qui aboutissent , après bien des aléas , à l'élection de François Mitterrand en 1981 . Il n'avait pas « mégoté » pour donner une crédibilité à la « rupture avec le capitalisme » qu'il préconisait haut et fort .

Las , très vite , il apparaît , aux dépens des illusions engendrées , que ce n'est pas le mouvement de 1968 qui va enfin trouver son expression finale . Au contraire , avec le « tournant » de 1983 , ce sont les premières mesures de débridement des marchés financiers , l'instauration de la libre circulation des marchandises et des capitaux qui allait accélérer et consacrer une double évolution du capitalisme dans sa mondialisation et sa financiarisation au détriment des peuples .

En France , ainsi , ce sont les gouvernements dits de « gauche » qui mettent en place les fondements de la « Révolution conservatrice » et contribuent à donner à la construction européenne des instruments étatiques nouveaux , notamment monétaires avec l'euro , la BCE et un ensemble de dispositions financières visant à enlever aux peuples des éléments essentiels de leur souveraineté , avec des effets et des conséquences dont le caractère néfaste apparaît maintenant clairement avec la nouvelle crise financière et l'impossibilité d'y apporter des remèdes salvateurs .


LE PEUPLE S'INSURGE!


Mais déjà en est-ce trop puisque le peuple français s'insurge une première fois : au référendum de 1992 , le OUI au Traité de Maastricht l'emporte d'extrème justesse et ce sera l'avertissement majeur qui annonce les mouvements de 1995 , puis la victoire de la « gauche plurielle » en 1997...et la sanction impitoyable de son bilan et de son gouvernement en 2002 !

Le peuple comprend qu'il ne peut compter sur les gouvernements de « gauche » , de « droite », sinon de « cohabition » . Ce sera dans les luttes sociales qu'il cherchera à affirmer sa souveraineté dans une conscience toujours plus claire que , derrière la « gauche » et la « droite » au pouvoir , c'est bien le capitalisme et les formes institutionnelles qu'il s'est donné qui sont l'ennemi qu'il doit combattre .

Ainsi , en 2004 , aux élections au Parlement européen , le peuple confirme et amplifie son rejet de l'évolution vers un Etat européen castrateur en s'abstenant au niveau de 57% , abstention qui monte à plus de 80% dans certains pays de l'Est récemment « admis » dans l'«Union» , avertis qu'ils étaient par l'expérience supranationale dont ils venaient de s'extraire !

Nouvelle insurrection populaire , le rejet est confirmé en 2005 contre l'avis de la quasi-totalité des forces politiques et des médias lors du référendum relatif au Traité constitutionnel . Parallèlement , une étude d'opinion confirme et amplifie ce résultat en mettant en évidence que 61% des Français considèrent le capitalisme comme négatif , pourcentage qui est dépassé jusqu'à plus de 70% chez les jeunes , voire à plus de 80% quand il s'agit du MEDEF , jeunesse qui ne tardera pas à s'affirmer dans des luttes et manifestations remarquables par leur niveau politique et leur responsabilité .


2007 , UNE RUPTURE ?


L'élection présidentielle de 2007 s'inscrit-elle en rupture dans ce mouvement qui se construit et s'affirme dans la longue durée ?

A l'évidence non ! Cette élection est plutôt la négation , la caricature , tant les contrefaçons ont dénaturé , perverti jusqu'à la farce tragique les aspirations démocratiques et sociales du peuple français ! Elle condamne devant l'histoire tous ceux et celles qui ont pris la responsabilité d'apporter leur contribution à cette mystification .

Une candidature inspirée par les grands médias capitalistes s'impose finalement au Parti socialiste et aux différents prétendants à la candidature . Elle en affronte une autre , également émanation des forces du capital et de la finance , tandis qu'à « la gauche de la gauche » une comédie tragique ne trouve que de mauvais acteurs pour laisser délibérément et honteusement le champ libre à l'affrontement préfabriqué !

Ne sommes-nous pas là dans les summums de la contrefaçon , de la caricature , de la mystification , de la tromperie collective , de l'imitation burlesque ou de la parodie démocratique ?


CE N'EST PAS LE POUVOIR DU PEUPLE MAIS L'INVERSE !


Ou bien dans les abords de la contre-démocratie chère à Pierre Rosanvallon ?

Ou encore faut-il dire avec Jacques Rancière que la « présidentielle n'est pas l'incarnation du pouvoir du peuple mais l'inverse! » tandis que d'autres , comme Alex Lantier , considèrent que « les élections locales françaises révèlent le discrédit de l'établissement politique ! » .

Pour sa part , Anicet Le Pors interroge : « Pacte républicain ou dérive bonapartiste? » tandis que pour Paul Allies il s'agit de l'enlisement de la démocratie locale avec la disparition tendancielle de l'élu local .

Matthieu Baumier , lui , veut penser la modernité post-démocratique , une démocratie virtuelle aidée par une propagande politique et médiatique toute puissante rejoignant de fait Jacques Juillard s'interrogeant aussi sur l'ère post-démocratique :«Fin de siècle ou fin de cycle ? Démocrates , encore un effort !»


LES FINS D'UN SYSTEME .


Oui , nous sommes sans doute dans les fins du système et , par delà les constats , il conviendrait de définir les causes profondes de ces évolutions profondément négatives .

Oui , il y a des évolutions qui ont été , et sont toujours plus encore funestes pour le pouvoir du peuple , du citoyen que l'on amuse avec des démocraties dites participatives sans compétences et moyens financiers , qui souvent ne sont plus dupes de ces comédies auxquelles on veut les soumettre en les faisant participer à ces parodies .

Nous avons déjà noté le rôle de la « gauche » dans le dérèglement , la dérèglementation des mouvements de capitaux , des marchandises et des marchés financiers qui , ainsi , ont été émancipés de toute maîtrise publique . On se souvient du fameux « Oui à l'économie de marché » de Lionel Jospin et de l'impuissance politique à laquelle il se condamnait ainsi , impuissance qu'il reconnaissait lui-même quand il avouait ne pouvoir rien faire face à un patron comme Michelin décidé à licencier , à fermer un site industriel !


LA DICTATURE DES MARCHES FINANCIERS


En réalité , la « gauche » et la « droite » dans leurs successions aux affaires , ou dans la cohabitation , ont troqué le pouvoir du peuple à un autre pouvoir , celui que donne la propriété des grands moyens de production et d'échanges , des banques et établissements financiers à une classe , la classe capitaliste , et à un système , le système capitaliste qui , aujourd'hui , non seulement veut mettre à bas les acquis démocratiques et sociaux , mais pousse plus loin encore ses ambitions , tandis que l'on voit surgir dans les conséquences des politiques mises en oeuvre des crises profondes de différents aspects fondamentaux de la vie de nos sociétés .

En fait , le système tout entier s'est installé dans la dictature des marchés financiers devant laquelle nul n'est en mesure de prendre quelque initiative que ce soit qui ait l'aptitude d'enrayer les dysfonctionnements du système . Et encore faudrait-il que cette volonté existe !


LA CRISE FINANCIERE


La crise de la démocratie n'est en effet pas la seule manifestation de cette impuissance voulue et assumée .

Il en est aussi ainsi de la crise financière dont personne ne semble savoir comment elle peut évoluer et jusqu'où , tant les marchés les marchés financiers et leurs fournisseurs capitalistes ont pu , peuvent encore , galoper librement sans aucun licol , comme jadis les hordes sauvages déferlaient sur les peuples paisibles . « Ils sont devenus fous! » , clamait il y a encore peu , un Claude Bébéar décelant , avec quelques autres grands patrons , le gouffre béant qui allait s'ouvrir devant eux , et devant toute la société , les principales victimes devant être toujours les mêmes , les travailleurs chargés d'éponger les notes , de réparer les pots cassés .


LA CRISE ENERGETIQUE...


Il en est ainsi de la crise énergétique dont peu , très peu , osent encore avouer la gravité tant elle met en cause leur responsabilité . Le productivisme capitaliste , s'il exploitait et aliénait les travailleurs , pillait également et tout aussi allègrement les ressources naturelles , non sans graves désagréments pour les milieux naturels eux-mêmes . Directement représentées dans les organes du pouvoir , souvent au plus haut niveau , les compagnies pétrolières ont initié des politiques publiques désastreuses fondées sur l'utilisation d'un pétrole abondant et bon marché . Tout un mode de vie en a été conditionné , ne laissant nulle place à une quelconque énergie alternative énergétique . Et aujourd'hui le « pic de production » du pétrole est annoncé , sinon atteint ou dépassé , des masses de nouveaux consommateurs augmentent la demande et la production a du mal à suivre . Mais une certaine mondialisation a vu le jour fondée sur le développement sans limite et sans contrôle des échanges internationaux , de même qu'un aménagement du territoire irresponsable au regard des gaspillages énergétiques qu'il occasionne , et une agriculture et une industrie où le pétrole est sollicité sous différentes formes , y compris sous forme d'engrais , de pesticides , de plastiques...


...ET DE L'ALIMENTATION...


Une crise énergétique donc qui semble conjuguer , sinon provoquer , une crise de l'alimentation pour des centaines de millions d'êtres humains qui connaissent déjà les affres de la faim et de la misère . Engagés dans la production irresponsable de biocarburants de première génération , les stocks de céréales se sont vite épuisés , les prix se sont élevés et le coût de certains aliments traditionnels font qu'ils devenus inabordables pour ceux dont ils constituent le principal de l'alimentation .


...ET DES RELATIONS INTERNATIONALES...


Une crise énergétique qui exacerbe les relations internationales et pousse les principaux pays impérialistes à imposer , au besoin par la guerre , de nouvelles formes de domination au risque , selon les projets les plus insensés , de déclenchement d'une nouvelle catastrophe dont on ne sait quel caractère elle pourrait prendre tant les stocks d'armes nucléaires sont pléthoriques et les doctrines d'utilisation évoluant de la dissuasion vers des stratégies de l'emploi .


...ET DU CLIMAT...


Une crise énergétique qui conditionne pour une grande part une crise climatique sans que ne soient prises les dispositions pour limiter de façon conséquente les émissions de gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique et des phénomènes et catastrophes naturelles qui lui sont liées .


UN CAPITALISME INSATIABLE


Et l'on pourrait évoquer les crises domestiques qui sont déjà à l'oeuvre , les pillages systématiques des finances publiques par les subventions et les exonérations aux grandes sociétés qui vident les caisses de l'Etat au détriment des principaux besoins de la société en salaires , en emploi , en logements , en écoles et en Universités , en recherches , en transport public , en santé et en hôpitaux....

Le capitalisme financier est insatiable , il lui en faut toujours plus pour alimenter les marchés financiers et les exportations de capitaux , les capitalistes français se situant au plus haut niveau dans ce parasitisme social qui se fait au détriment de ceux qui produisent et créent les richesses par leur travail et dont ils sont dépossédés .

Peut-on penser que quelques taxations des mouvements des capitaux et des revenus financiers seraient en mesure de limiter ce pillage des fonds publics et cette appropriation privée des richesses produites ? A la marge certainement , mais les causes principales subsisteraient , elles sont dans la nature même du système .


UN IMMENSE ET URGENT BESOIN DE COMMUNISME


En conséquence il convient de changer de système : oui , il y a un immense et urgent besoin de communisme dans ce pays où il est né et où il s'est affirmé comme un courant politique dans le temps long de l'histoire .

Mais n'est-ce pas ce qu'ont voulu dire les électeurs à l'occasion des dernières élections , notamment au scrutin cantonal où se présentaient des candidats sous l'étiquette PCF dans presque tous les cantons . Ceux-là même qui avaient sévèrement , et à juste titre , sanctionné la candidature de Marie-George Buffet lors des présidentielle , se sont repris et , à 9% , ont voté pour ces candidats communistes alors même que nombre de « dirigeants » du PCF , à tous les niveaux de l'organisation , avaient publiquement fait état de leurs motivations visant à faire disparaître toute force communiste organisée au profit d'une « gauche de la gauche » dont on voit mal en quoi elle se distingue des forces qui ont conduit ces dernières décennies cette mutation mortifère du capitalisme et dont on vient de voir dans l'Italie proche l'estime dont cette « gauche » a bénéficié .

En fait , il semblerait qu'à l'occasion de ces dernières élections , ce peuple qui cherche sa voie dans la longue durée ait amorcé une nouvelle étape , d'une part en sanctionnant sévèrement le gouvernement actuel et sa politique , d'autre part en affirmant le besoin ressenti d'une force communiste déterminée pour l'aider à construire une alternative à la domination du capitalisme qui s'avère plus que jamais néfaste et certainement hors d'état de pouvoir sortir la société des crises qu'il a lui-même provoquées . Et ce besoin de communisme , il l'a affirmé face à des « dirigeants » liquidateurs dont manifestement il n'a que faire .

Cette manifestation d'un déjà fort besoin de communisme rejoint l'initiative d'un certain nombre de communistes girondins qui ont initié dès juin 2007 un Appel pour des Assises du communisme ayant vocation à déterminer les grandes lignes d'un communisme du 21eme siècle dans la réunification de la force communiste et dans un projet de changement de société , sinon de civilisation , issu d'une co-élaboration avec toute la société et d'abord avec les 92% de salariés que compte la population active .

Cet Appel , aujourd'hui élargi à nombre de communistes d'autres départements , a en conséquence acquis une dimension nationale pour être mieux encore au service de ce peuple qui a besoin de son entière souveraineté , et d'abord là où se produisent les richesses , dans le temple d'un capitalisme qui apparaît avoir fait son temps et suffisamment nui .


Michel Peyret

m.peyret@cegetel.net

simba a dit…

Bonjour,
En tout cas , l'appel semble être entendu. Lors du Comité Politique National de Refondation, l'exécutif a démissionné. La motion présentée par la direction a été mise en minorité.
Cordialement
simba

@Caius a dit…

Simba :
Tout n'est pas si simple. Certes les "bertinotiens" aoc ont été mis en minorité, mais la nouvelle "majorité" autour de Ferrando le ministre du travail sortant, est composé d'ancien membre de la majorité du parti, celle qui a sommes toute conduit au désastre et qui a tout voté comme un seul homme jusqu'à présent. Il ne faudrait pas que cela soit une simple révolution de palais. Et si certains dénonçaient depuis longtemps les dérives gouvernementariste et liquidatrice (Aurelio Cripa, Ramon Mantovani par exemple) que d'autre encore se revendique plus fortement d'une identité communiste comme les membres "d'essere comunisti" (Claudio Grassi..) aucun ne se rallie à l'appel... (qui est en faite soutenue par la tendance de l'Ernesto) enfin nous verrons bien au congrès...

Anonyme a dit…

Salut Caius, s'ils se bornent à "attendre le congrès", ils sont cuits!

@Caius a dit…

en effet... le choses ne se passent jamais pendant les congrès... où en général tout est déjà joué;..néanmoins il pourrait y avoir une surprises avec la positions des adhérents eux même (à conditions de ne pas "bourrer les urnes et d'acheter les votes comme avant le congrès de Venise... )
Mais de toute manière, nous assistons à un jeux d'ombre : tout laisse penser que Rifondazione ne survivra pas à son prochain congrès (et que presque tout le monde sinon le souhaite du moins le pense...)